Agressions sexuelles: les CAVAC sont là

CRIMINALITÉ. En lien avec la vague de dénonciation d’agressions sexuelles sur les médias sociaux, la directrice générale du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) du Centre-du-Québec, Sophie Bergeron, rappelle qu’il existe de l’aide professionnelle, confidentielle et gratuite. Cette criminologue se dit d’ailleurs fortement interpelée par la situation.

«De voir que plusieurs sortent sur la place publique, cela a de l’impact chez plusieurs de nos personnes victimes qui sont déjà en service chez nous. Elles se rendent compte qu’elles ne sont pas seules à avoir vécu une agression sexuelle. Ce n’est pas de leur faute et cela leur redonne du pouvoir sur leur vie. Ça libère la parole et ça les amène à aller de l’avant, c’est certain», rapporte Sophie Bergeron qui les invite cependant à passer par les CAVAC pour avoir de l’aide.

Selon cette professionnelle qui compte 18 ans de métier dans le domaine, il y a une certaine réserve à avoir sur des propos entendus et écrits récemment sur la façon que le système judiciaire traiterait les victimes de crimes sexuels.

«Plusieurs sont encore dans l’esprit de ce qu’était l’accompagnement il y a une quinzaine d’années et ont une crainte face à l’enquête policière et au processus judiciaire. Oui, il y a des gens qui n’ont pas été entendus et qui ont été mal soutenus, mais force est d’admettre qu’il y a eu des efforts d’effectués pour aider les victimes depuis», explique Sophie Bergeron en mettant l’accent sur le fait qu’il y a maintenant des enquêteurs et des procureurs spécialisés en violence sexuelle.

«Ils sont formés et à même de bien comprendre les victimes. Cela a beaucoup changé. De plus, les acteurs du système judiciaire travaillent en étroite collaboration avec les organismes d’aide aux victimes», précise-t-elle en indiquant qu’au Centre-du-Québec, depuis 2010, le CAVAC est installé dans les postes de police.

«Les policiers sont appelés à travailler en étroite collaboration avec une intervenante spécialisée pour soutenir les victimes. N’hésitez pas, vous allez être entendu et on va vous accompagner dans vos choix», rassure la directrice générale.

«Nous sommes là pour aider les personnes victimes d’un acte criminel à retrouver l’équilibre et pour nous assurer qu’elles sont au fait de leurs droits et recours. Par la suite, selon les choix qu’elles font, on les accompagne dans le processus judiciaire. Si c’est leur choix évidemment», insiste-t-elle.

Rappelons que les CAVAC dispensent des services de première ligne à toute personne victime d’un acte criminel et à ses proches, ainsi qu’aux témoins d’un acte criminel. L’aide des CAVAC est disponible que l’auteur du crime soit ou non identifié, arrêté, poursuivi ou reconnu coupable.

Les CAVAC travaillent en collaboration avec les intervenants du milieu judiciaire, du réseau de la santé et des services sociaux et des organismes communautaires.

L’intervention des CAVAC auprès des personnes victimes se fait dans le respect de leurs besoins et à leur rythme. Elle s’appuie sur leur capacité de gérer leur propre vie et de prendre les décisions qui les concernent.

On peut joindre le réseau des CAVAC au 1 866 532-2822.