ABI: les lockoutés porteront leur colère jusqu’à Québec

BÉCANCOUR. Les lockoutés d’ABI feront une «Marche de l’énergie» les 26 et 27 mars pour «porter leur colère» jusqu’à l’Assemblée nationale à Québec. Ils demandent au premier ministre François Legault de faire preuve de leadership pour inciter Alcoa à mettre un terme au lockout.

La colère des lockoutés a plusieurs motifs, rappellent-ils dans un communiqué acheminé aux médias. D’abord, une clause de force majeure ou « Act of God » dans le contrat d’approvisionnement en électricité permet à Alcoa de ne pas payer pour tout le bloc d’électricité qui lui est réservé. Cela, disent-ils, déséquilibre le rapport de force au profit de l’employeur et a fait perdre en 2018 à Hydro-Québec 165 millions.

Pour ajouter l’injure à l’insulte, déplorent-ils, on apprenait récemment que le salaire du pdg d’Alcoa, Roy Harvey, a triplé de 2016 à 2018, passant de 4 à 13 millions US. Les lockoutés attendent toujours le leadership promis de la part de François Legault lors de la campagne électorale.

C’est la deuxième fois en moins de 10 ans que des métallos lockoutés d’une aluminerie au Québec se voient obligés de marcher pour dénoncer de tels contrats d’électricité qui génèrent des inégalités dans les rapports de force en négociation. En mai 2012, les travailleurs de l’usine Alma de RioTinto avaient fait une Marche de l’énergie entre Alma et Québec.

Les 1030 syndiqués de l’Aluminerie de Bécancour ont été mis en lockout le 11 janvier 2018 par Alcoa et Rio Tinto