44 M$ aux PME: «Nous allons continuer de soutenir ces braves entrepreneurs»

RÉGIONAL. Pour subvenir aux besoins en liquidités des entreprises des collectivités rurales en proie aux tensions de trésorerie, PME Montréal recevra un appui de 12 millions de dollars et le réseau des SADC et des CAE bénéficiera de deux contributions additionnelles d’un total de 28,4 millions de dollars. Quelque 3,4 millions de dollars sont consacrés aux services d’aide technique à travers des organismes partenaires.

Ce nouvel appui de Développement économique Canada pour les régions du Québec (DEC) permettra de renforcer l’accompagnement des entrepreneurs, dont beaucoup ont fait preuve de résilience, a indiqué le directeur général de la Société d’aide au développement des collectivités de Nicolet-Bécancour, Steve Brunelle.

«C’est une suite logique», affirme M. Brunelle, décrivant, pour son territoire, une année au cours de laquelle «les fonds d’urgence ont été extrêmement populaires» en raison du nombre élevé des demandes. Ottawa n’a pas précisé les montants destinés à l’assistance technique des PME de Nicolet-Bécancour, mais la SADC a annoncé qu’elle continuerait de recevoir les demandes de prêts sans limites.

Le volet technique comble des besoins en conseils stratégiques pour des problèmes spécifiques comme la question des ressources humaines ou les technologies nécessaires au virage numérique.

«Notre équipe a vu des entrepreneurs se retrousser les manches, revoir des modèles… Je suis impressionné par leur capacité à rebondir», a témoigné le patron de la SADC de Nicolet-Bécancour, convaincu que les leviers financiers annoncés jeudi (prêts et aides techniques) sont «une réponse à des besoins entendus sur le terrain» depuis le début de la pandémie». Il ajoute que «la dernière année a été l’occasion pour tous les entrepreneurs de s’adapter». En plus de la SADC, de nombreux autres acteurs étaient à leurs chevets pendant la pandémie.

«Il y a de la lumière au bout du tunnel», a pour sa part indiqué la ministre du Développement économique et des Langues officielles, Mélanie Joly, au sujet de cet appui qui vise environ deux mille entreprises et sept mille emplois au Québec. Elle s’est dite consciente des préoccupations au niveau de l’endettement, mais en guise de solution, elle brandit d’autres programmes d’aides du fédéral.

Recapitalisation et force de frappe

Les SADC sont parties d’un budget annuel de 30 à 100 millions de dollars pendant la pandémie et cumulent à ce jour environ 130 millions de dollars selon des estimations de Mme Joly. Les fonds destinés aux prêts que ces SADC ou PME Montréal vont accorder aux entreprises, ne seront pas remboursés au gouvernement fédéral. PME Montréal qui n’a pas souvent été financée par Ottawa va d’ailleurs, dit-on, bénéficier d’un appui supplémentaire de 42 millions de dollars à investir dans d’autres entreprises

«Imaginez la force de frappe. On vient de recapitaliser ces organisations en leur donnant plus de moyens de faire d’autres prêts à l’avenir, on bâtit un réseau de microcrédits beaucoup plus fort», a-t-elle souligné en entrevue, en parlant de ce qu’elle a appelé « les legs de la pandémie.» Le Québec qui abrite l’étape pilote est présenté comme une province privilégiée.

La ministre Joly n’a pas nié les constats de la fédération canadienne de l’entreprise indépendante selon lesquels une entreprise sur 5 va disparaître après la pandémie. « Certains secteurs sont plus touchés que d’autres a-t-elle avoué, promettant de “poursuivre les discussions avec la Fédération notamment au sujet des entreprises des arts, de la culture, de l’aviation ou des secteurs dérivés qui sont victimes des conséquences des mesures sanitaires… des mesures essentielles à la survie et à la santé des Canadiens.” Elle nourrit l’espoir que tout le monde va renouer avec l’investissement et l’activité au fil des assouplissements dans les restrictions.