Zone industrielle: un « non » pour Saint-Pierre-les-Becquets

-SAINT-PIERRE–LES-BECQUETS. Après des mois d’attente, la municipalité de Saint-Pierre–les-Becquets s’est finalement fait refuser l’autorisation de créer une zone industrielle en bordure de la route 218.

La Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) a rendu sa décision le mois dernier. Elle est d’avis que le projet « ne peut se réaliser sans conséquences importantes sur la pratique et le développement de l’agriculture » et que « l’extension des limites du périmètre d’urbanisation générerait de nouvelles contraintes aux activités agricoles environnantes ».

Elle se range ainsi à l’avis de la -Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec. Celle-ci s’est dès le départ opposée fortement à l’agrandissement du périmètre urbain sur plus de 1 km de long demandé initialement par la municipalité. Un agrandissement qu’elle jugeait « tentaculaire » et « totalement disproportionné en fonction des besoins réels ».

On se rappelle que le 12 janvier 2021, la municipalité avait résolu de déposer, auprès de la CPTAQ, une demande d’exclusion concernant l’agrandissement de son périmètre urbain à des fins industrielles. Elle souhaitait ainsi attirer de nouveaux investisseurs et favoriser le développement municipal. La superficie visée par la demande s’élevait alors à 12 hectares.

Le 23 juin 2021, la -Commission émettait son orientation préliminaire concernant le dossier. Elle indiquait alors que la demande devait être refusée.

La municipalité a alors décidé de réduire la superficie de la zone visée à 4,8 hectares, plaidant « un besoin de développement à très court terme ». Or, l’argument n’a pas suffi, comme en fait foi la décision rendue en décembre.

Le maire de Saint-Pierre–les-Becquets, Éric -Dupont, misait sur cette zone industrielle pour assurer la vitalité économique de sa municipalité à moyen et à long termes. Des investisseurs de divers horizons (déneigement et entretien des chemins, entreposage, scierie, culture en serre de fruits et légumes et écocentre) avaient d’ailleurs déjà manifesté leur intérêt à s’établir dans cette future zone.

« C’est sûr que je suis déçu. On va respecter la décision. Je ne peux pas vraiment aller plus loin -là-dedans », commente M. Dupont.

Concernant les projets des investisseurs, le conseil municipal « a commencé à regarder des solutions », indique le maire. « Avec une dérogation, le projet d’écocentre pourrait passer. Techniquement, le projet de serre serait correct sur une terre agricole. Certains [promoteurs] sont quant à eux entrés en contact avec le propriétaire des deux ou trois terrains [industriels] qui restent [dans la municipalité]. »

Monsieur Dupont réitère qu’il aurait été « intéressant » d’avoir la zone industrielle demandée, car cela aurait facilité l’attraction de nouvelles entreprises susceptibles d’influencer positivement le développement municipal (arrivée de nouveaux ménages, construction de résidences, etc.). « On va travailler autrement. Je suis conscient qu’il y a d’autres façons de faire du développement à Saint-Pierre. On va trouver des solutions au cas par cas », termine M. Dupont.