Encore des enjeux de sûreté à Gentilly-2

NUCLÉAIRE. Même si elle n’est plus en opération, on ne lésine pas sur la sécurité à l’intérieur des murs de l’ancienne centrale nucléaire de Gentilly-2.

«On ne peut pas dire qu’il n’y a plus de risques, mais à mesure qu’on avance, il y en a de moins en moins, souligne Donald Olivier directeur des installations de Gentilly-2. On a plus de mesures d’urgence pour la population, parce qu’on est maintenant considéré au même titre qu’une industrie pétrochimique dans le parc industriel».

Pour lui, il existe encore deux enjeux de sûreté aux installations de Gentilly-2, soit le volet refroidissement de la piscine et l’entretien des systèmes de refroidissement de la piscine. D’ailleurs, sur l’immense panneau de commande, les fonctions liées au refroidissement sont encore les seules qui demeurent en opération, avec l’alimentation électrique et la ventilation.

Un autre enjeu majeur, selon Donald Olivier, c’est de suivre un protocole rigoureux pour chacune des étapes du processus en cours puisque celui-ci sera repris seulement dans plusieurs années. «C’est important pour éviter que les travailleurs futurs s’exposent à des risques», insiste-t-il.

Malgré tout, la culture de sécurité quant à l’exposition des rayonnements ionisants est encore au cœur du quotidien des travailleurs. Une préoccupation constante pour ceux qui continuent de se soumettre à un protocole rigoureux lors des changements de zone. Ils sont aussi munis en tout temps d’un appareil de radioprotection qui donne une alarme en cas de dépassement d’un certain seuil.

«On ne peut pas dire qu’il n’y a plus de risques, mais à mesure qu’on avance, il y en a de moins en moins»

– Donald Olivier, directeur

C’est que les travailleurs sont encore exposés à de la radioactivité, mais la dose qu’ils reçoivent est maintenant très limitée. Par exemple, lors d’une visite de quelques heures à proximité des installations, l’auteur de ces lignes s’en est tiré avec aucun rayonnement.

La dose reçue par les quelque 65 travailleurs de Gentilly-2 au cours des trois dernières années a été nettement inférieure à la limite autorisée par la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN).

La dose collective, soit le total de ce qu’ont reçu les employés affectés aux différentes tâches, a varié entre 0,208 rem et 0,964 rem, alors que la limite annuelle autorisée pour un travailleur est de 5 rem.

Quant à la dose d’expositions de la population au rayonnement provenant des installations de Gentilly-2, elle est infime. «Par exemple, en 2017, elle a été près de 6 fois moindre que lors d’un vol d’avion transatlantique», indique Véronique Trépanier, conseillère – Relations avec le milieu en Mauricie et au Centre-du-Québec.