Familles d’accueil : signes encourageants pour la campagne de recrutement

Lancée à la mi-avril, la campagne Créer l’étincelle visant le recrutement de familles d’accueil en Mauricie et au Centre-du-Québec présente déjà certains résultats encourageants.

Les responsables en ont témoigné à l’occasion du conseil d’administration du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) qui avait inscrit le sujet à sa rubrique Reconnaissance et bons coups du CIUSSS MCQ.

Le directeur général adjoint programmes sociaux et réadaptation, Daniel Garneau, a d’abord expliqué que cette campagne s’inscrit dans le contexte où le secteur de la jeunesse subit une forte pression depuis plusieurs années. 

« Beaucoup de jeunes ont besoin des services du réseau de la santé et de service sociaux. La situation s’est exacerbée durant les deux ans de pandémie, a-t-il précisé. Devant cet état de fait, on a élaboré une campagne de recrutement de familles d’accueil puisque de plus en plus d’enfants ont besoin d’être accompagnés et soutenus. »

Les statistiques révèlent une hausse des signalements et des demandes en hébergement des jeunes. « Évidemment, le premier milieu de vie privilégié est toujours le milieu familial, mais pour certains enfants on doit aller vers une famille d’accueil de proximité, une famille d’accueil, un hébergement en foyer de groupe ou en centre de réadaptation. C’est dans l’ensemble de ces milieux que nous avons une pression de services actuellement », a fait savoir Nathalie Garon, directrice du programme jeunesse-famille.

Environ 1200 enfants sont hébergés dans quelque 620 familles d’accueil en Mauricie et au Centre-du-Québec.

En raison de la situation actuelle, une campagne de recrutement devenait nécessaire. C’est que le taux d’occupation oscille depuis la dernière année entre 95% et 98%, ce qui signifie qu’il n’existe qu’entre 2% e 5% de places disponibles dans les familles d’accueil. « Ce n’est pas assez. Le taux qu’on souhaite avoir, le taux idéal, c’est 15%. Pourquoi? Parce que nos familles d’accueil, à la suite d’une évaluation, vont nous indiquer quel type d’enfant ils veulent avoir. Certains voudront des petits, certains autres des 6-12 ans, d’autres des adolescents. Certaines familles d’accueil vont être de dépannage ou d’autres pour des situations à moyen ou long terme, a expliqué Mme Garon. Alors on doit avoir dans notre bassin l’ensemble de ces familles pour s’assurer qu’on fait un pairage idéal pour l’enfant afin d’éviter qu’il soit déplacé d’un milieu à un autre. On veut s’assurer d’un bon pairage pour éviter les déplacements. »

La campagne mise en branle vise à sensibiliser face aux besoins, à mieux faire connaître le rôle des familles d’accueil afin de valoriser leur importance. Une démarche participative regroupant plusieurs intervenants, dont six familles d’accueil ambassadrices, a mené à cette campagne. « On a travaillé et on a consulté notamment l’association représentant les familles d’accueil. On voulait vraiment se doter d’une image régionale forte avec nos six familles, faire valoir le côté attractif et réaliste, montrer qu’il très enrichissant d’être une famille d’accueil, mais qu’il y a aussi des moments où c’est difficile. On souhaite donc créer un engouement et de l’intérêt pour devenir famille d’accueil », a exprimé Nathalie Garon.

La campagne a pour slogan Créer l’étincelle. « L’étincelle, c’est ce qui jaillit au contact. C’est de faire briller ce qu’il y a de mieux dans l’enfant, c’est de lui donner la chance de développer son plein potentiel. Voilà la visée que nous avions et c’est ce qui a été retenu », a souligné Caroline Paquin du service des communications du CIUSSS MCQ.

Parmi les stratégies marketing retenues, le témoignage de familles demeure une formule très efficace. « De vraies familles d’ici, provenant de l’ensemble du territoire, et qui nous racontent leur histoire, c’est efficace, ça va chercher la fibre des gens, la fibre émotive et les gens se reconnaissent aussi dans ces influenceurs. Ça les interpelle », a mentionné Mme Paquin.

La campagne a pris différentes formes, des messages radiophoniques, des entrevues dans les médias, un outil dans le Publisac distribué dans 220 000 foyers et des panneaux d’autoroute. « Bref, une diversité d’action pour avoir une plus grande force d’impact, a-t-elle noté. Mais le point central de la campagne, c’est le site Web (devenirfamilledaccueil.ca), car il y a plusieurs étapes pour devenir famille d’accueil, la première étant de s’inscrire à la première séance d’information. »

À ce jour, les résultats sont prometteurs. En un mois, du 14 avril au 14 mai, 90 formulaires d’inscription ont été remplis par des familles intéressées, plus du double comparativement à la même période en 2021 (44 formulaires remplis).

On a constaté aussi une augmentation des pages vues dans la section des familles d’accueil, le nombre a également été multiplié par deux. « Ce sont de beaux résultats, mais on a aussi le défi de s’assurer que tout soit fluide de l’inscription jusqu’à la première rencontre, faire en sorte que notre processus soit le plus optimal possible. Dans les prochaines étapes, on ajustera nos actions si nécessaires et on pourra aussi, dans une deuxième phase, procéder à l’ajout d’actions pour continuer à mousser notre campagne », a signalé Mme Garon.

L’équipe en place a bien l’intention de garder vivante cette campagne de recrutement et de la faire rayonner. Elle présente d’ailleurs, a-t-on dit, un potentiel de déploiement dans d’autres régions du Québec.