La MRC de Bécancour va de l’avant avec son projet de fibre optique

TECHNOLOGIE. Mercredi soir, lors de la séance du conseil des maires, la MRC de Bécancour et les 12 municipalités ont annoncé qu’elles vont de l’avant avec le projet d’implantation d’un réseau de fibre optique. Un pas important a été franchi alors que les élus ont procédé à un règlement d’emprunt de 1,8M$ afin de poursuivre l’ingénierie détaillée.

Cette somme sera donc utilisée pour des services professionnels, mais une partie du montant sera aussi réservée pour faire des demandes de permis. «La revue de conception est faite; il faut maintenant que nos experts aillent sur le terrain. Toutes les étapes «terrain» qui n’ont pas encore été faites le seront prochainement, ce qui nous donnera de nouveaux détails précis», souligne le préfet de la MRC de Bécancour, Mario Lyonnais.

Il rappelle que le projet vise à investir dans une infrastructure pour offrir des services de télécommunications à large bande à toutes les résidences, entreprises et organismes du territoire de la MRC de Bécancour.

L’objectif ultime de ce projet d’envergure est de raccorder les 9 500 bâtisses à la fibre optique, dont environ 7 853 sont résidentielles, réparties en milieu urbain et non urbain. Selon l’échéancier établi, la construction du réseau devrait se faire à l’automne 2016 et la mise en service du réseau devrait être effective dès le début de l’année 2017.

La décision d’aller de l’avant est appuyée notamment sur un sondage réalisé auprès de citoyens de la MRC de Bécancour, qui révèle que 92% des répondants souhaitent que leur municipalité s’implique pour déployer des services de téléphonie, Internet haute vitesse et câblodistribution. C’est que 72% des gens affirment que leur accès actuel à Internet pourrait être amélioré.

De plus, les constats de l’étude préliminaire démontrent que le pourcentage d’utilisation des services Internet est très élevé pour l’ensemble du territoire, mais que la faiblesse se situe au niveau de la qualité, de la fiabilité et de la vitesse des services.

«Si nous réussissons à réaliser cet important projet, nous serions la première MRC à offrir à notre population la fibre jusqu’au domicile. On vient prendre en charge la mise en place d’infrastructures que le privé ne juge pas assez rentable en milieu rural. C’est un projet ambitieux, mais c’est un projet collectif», résume Mario Lyonnais, qui réitère que le tout sera réalisé sans subvention.

Par ailleurs, le préfet et le directeur général de la MRC de Bécancour, Daniel Béliveau, ont le mandat de conclure une entente avec un fournisseur de services de télécommunication. Ce partenaire devra s’engager, en vertu d’une entente de principe, à garantir de l’Internet à haute vitesse à un prix concurrentiel.

Quant au coût total du projet, il est impossible pour les élus d’avancer des chiffres. «On ne sortira pas de chiffres officiels tant qu’on ne sera pas allé en soumission publique, car on ne veut pas biaiser le processus de soumission», soutient M. Lyonnais.

Témoignages

Lors de la séance publique, des citoyens ont fait part de leur opinion face à la fibre optique. Julie Pressé s’est prononcée en faveur du projet, exprimant l’importance qu’un tel réseau pourrait avoir dans ses occupations professionnelle et familiale. Le producteur agricole Daniel Habel, de Parisville, abonde dans le même sens, jugeant qu’«il s’agit d’une technologie incontournable en 2016». Il a notamment témoigné de leur frustration vis à vis la qualité du service Internet dans la région.

«La fibre optique représente un enjeu économique et social. Si on ne bouge pas, cela peut amener la dévitalisation de nos municipalités, martèle le préfet de la MRC de Bécancour. On rencontre de plus en plus de difficulté à attirer des jeunes familles, des professionnels et des nouvelles entreprises. On peut même être menacé de perdre des entreprises, des commerces et des familles dans nos municipalités.»

Une citoyenne et conseillère municipale de Saint-Pierre-les-Becquets, Louise Hudon, a toutefois émis quelques réserves face au projet, notamment en ce qui a trait à la part de la facture qui devra être assumée par la population. «C’est la MRC qui fait le projet, mais ce sont les citoyens qui devront payer. Par exemple, à Saint-Pierre-les-Becquets, j’estime à 791 000$ notre part aux différents règlements d’emprunt que nécessitera ce projet.»

Elle déplore que les gens n’aient pas été mis suffisamment au courant, à son avis. «Je ne suis pas contre le projet, mais je dis seulement que la population doit en connaître les coûts, parce que peu de gens s’intéresse à ce qui se dit lors des conseils des maires», croit Louise Hudon.

De son côté, Mario Lyonnais a assuré que la population sera informée de l’évolution du projet et de ses coûts. Il a aussi promis de la transparence dans ce dossier, évoquant au passage le manque de détails à fournir pour justifier l’annulation des rencontres publiques qui étaient prévues dans les dernières semaines.

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