60 jours pour changer de culture et parfaire ses connaissances

STAGE. Maïssa Dieng provient de l’École Supérieure d’Économie Appliquée (ESEA) du Sénégal, partenaire du Comité de Solidarité/Trois-Rivières (CS3R) depuis 2011. Le CS3R accueille M. Dieng en tant que stagiaire «réciprocité» du programme Québec sans frontières.

Il séjourne à Bécancour depuis le 25 septembre, et y demeurera jusqu’au 26 novembre. Maïssa est donc ici pour une durée de 60 jours, au cours desquels il vivra une expérience d’immersion interculturelle.

Le but de son séjour au Québec est de lui permettre de vivre une autre dimension de la solidarité internationale et d’améliorer ses connaissances de la société québécoise. De plus, ce stage permettra à M. Dieng de bonifier son parcours professionnel en participant à des formations étroitement liées aux objectifs des projets de coopération entre l’ESEA et le CS3R.

«Je suis venu ici pour découvrir une autre culture, voir ce qui se fait, comment vivent les gens, et comment s’établissent les projets et les partenariats, résume-t-il. Le stage me permettra aussi de développer mes compétences professionnelles dans mon domaine. Personnellement, c’est vraiment ce que je souhaite, d’augmenter mon expérience au niveau du travail. Et je compte bien l’atteindre d’ici la fin de mon expérience.»

Étant agriculteur, Maïssa fait son stage à la ferme maraîchère biologique Les Arômes de la Terre, située à Bécancour. Membre du réseau d’Agriculture soutenue par la communauté mis sur pied par Équiterre et certifiée biologique depuis 2004 avec Québec Vrai, la ferme Les Arômes de la Terre permettra à M. Dieng d’expérimenter concrètement les façons de faire québécoises en matière d’agriculture biologique.

Mentionnons qu’au Sénégal, le jeune homme âgé de 28 ans a sa propre ferme depuis 2012, où il cultive entre autres des arachides, des haricots et du maïs, en plus de produire du miel. Il possède aussi un commerce (kiosque) au marché central, où il détient deux frigos afin de vendre de la glace et de la crème.

Maïssa a commencé son travail à la ferme de Bécancour depuis déjà 3 semaines. Il y est de 8h à 16h, à raison de quelques jours par semaine. Étant donné que Les Arômes de la Terre cultive principalement des oignons, des carottes, des patates et des choux et qu’il est arrivé à la période des récoltes, le stagiaire s’affaire particulièrement à cueillir les légumes, en plus de procéder à l’emballage des paniers bio distribués par la ferme maraîchère.

«Pour le lieu de stage, les employeurs doivent avoir envie de vivre une expérience d’échange interculturel et partager leurs connaissances, explique Joanie Milette, agente de développement des stages internationaux, des campagnes et communications au CS3R. Ils doivent être conscients que la venue d’un stagiaire n’accélérera pas le rendement de l’entreprise; on n’est pas dans le «cheap labour». Ils doivent demeurer disponibles pour répondre aux questions du stagiaire, afin de l’aider à développer ses compétences. On doit toujours garder en tête que ce n’est pas un stage professionnel, alors si ça ne fonctionne pas, on s’adapte à la situation.»

Retour d’ascenseur

Pour Maïssa, c’est une façon de rendre la pareille, puisque l’été dernier, son organisation a reçu un groupe de sept stagiaires du programme Québec Sans Frontières, afin de collaborer au développement d’un projet environnemental avec la communauté rurale du petit village de Fissel, situé dans la région de Thiès à l’ouest du Sénégal.

Les stagiaires avaient alors comme mandat d’établir des projets à propos du compost et de l’agriculture, et ce, dans l’optique de changer des façons de faire pour diminuer les impacts reliés aux changements climatiques.

«Le groupe de l’an dernier a construit des gros bacs à compost extérieur pour mieux gérer les déchets. Les stagiaires ont aussi construit des fours pour diminuer la consommation d’énergie. Mon rôle est surtout de les accompagne dans leurs projets, pour les aider à mettre tout ça en place», raconte M. Dieng.

Suivez Joanie Mailhot sur Twitter:  @Jo_Mailhot