La protection des animaux menacés toujours en suspens

ENVIRONNEMENT. Les travaux des équipes chargées de la protection des animaux menacés du Québec sont en suspens, une situation qui fait craindre pour leur survie.

Depuis de nombreuses années, quatorze équipes constituées d’experts, d’organismes, de municipalités et de fonctionnaires conseillent le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) sur les actions à prendre pour aider des espèces en péril à se rétablir. Leurs travaux ont été officiellement suspendus «temporairement» depuis octobre pour une période de six mois pour des raisons budgétaires, alors même que la faune du Québec est plus que jamais menacée.

Le hic, c’est que plusieurs membres de ces équipes de rétablissement attendent toujours. Or, les travaux devaient reprendre le 1er avril dernier. «On n’a reçu aucune convocation, aucune réponse officielle à nos questions. Par téléphone, on nous dit qu’on aura des nouvelles sous peu», a déploré Sophie Gallais, chargée de projet chez Nature Québec.

Nature Québec s’inquiète particulièrement de la situation du caribou forestier. «Les membres de l’équipe attendent notamment depuis plusieurs mois les résultats d’un important travail concernant l’intégration des Ligne directrices pour l’aménagement de l’habitat du caribou forestier. […] D’autre part, un rapport essentiel en lien avec une des mesures du plan de rétablissement (secteurs prioritaires pour la création de grandes aires protégées pour le caribou forestier) doit être discuté entre les membres de l’équipe», peut-on lire dans une lettre que son organisme et la Société pour la nature et les parcs ont envoyé à la mi-mars à la sous-ministre, demandant une confirmation que les rencontres aillent reprendre sous peu. Cette dernière est restée lettre morte.

Nature Québec craint le pire, c’est-à-dire qu’elles ne reprennent jamais. «Le ministère veut-il maintenant faire cavalier seul et éliminer ces structures très importante pour faire progresser le rétablissement des espèces?», se demande Mme Gallais.

Le MFFP n’a pas répondu à nos questions.