Une visite au Bioparc de Sarnia pour développer des collaborations

ENVIRONNEMENT. Des Bioparcs, ce type de centre qui valorise les produits biosourcés, existent déjà ailleurs dans le monde. Ainsi, du 10 au 12 juin, une délégation de partenaires s’est dirigée à la Ville de Sarnia, en Ontario, pour une mission qui consistait à développer des collaborations avec les entreprises du Sarnia Bio-Industral Park et l’organisme à l’origine de ce Bioparc, Bioindustrial Innovation Canada.

Rappelons qu’il y a plus de 10 ans, la Ville de Sarnia vivait une crise socio-économique importante et elle devait se revitaliser drastiquement. «La Ville et ses acteurs locaux avaient alors choisi de convertir leur parc industriel en Bioparc afin d’attirer de nouvelles entreprises désireuses d’avoir accès à des sources locales de biomasses disponibles pour obtenir des ingrédients et des produits biosourcés, tout en bénéficiant de synergies potentielles avec les industries pétrochimiques, métallurgiques et chimiques du parc», mentionne le professeur de l’UQTR Simon Barnabé.

Pour lui et ses acolytes, la mission était une opportunité de discuter de la création et des tenants et aboutissants de ce Bioparc, qui pourrait inspirer des parcs industriels au Québec à se convertir ainsi.

M. Barnabé soutient toutefois que l’objectif principal de la visite était de connaître leurs secrets, étant donné que la Ville est parvenue à attirer la compagnie BioAmber inc. produisant de l’acide succinique à partir de sucres. «D’ailleurs, cette entreprise a son siège social à Montréal et a deux usines: l’une en Europe et l’autre en Ontario, révèle-t-il. Elle n’en a aucune au Québec et notre souhait, c’est d’établir un contact avec cette compagnie pour l’attirer vers Bécancour.»

Il faut dire que le Bioparc de Sarnia bénéficie aussi d’étroites collaborations avec une université locale (Université de Western Ontario) et un collège local (Collège de Lambton) qui ont orienté leurs programmes de formation et de recherche pour les besoins du nouveau Bioparc. On y trouve d’ailleurs un centre de recherche géré par Bioindustrial Innovation Canada et l’Université de Western Ontario, le Western Sarnia-Lambton Research Park, réunissant des chercheurs universitaires, leurs équipes et des organismes de développement économique et incubant de nouvelles entreprises utilisant de la biomasse pour fabriquer des biocarburants ou des bio-composites.

La patience est de mise

«Dans ce type de projet, il faut être patient et ça prend la volonté de tous les acteurs locaux. Cela pourrait prendre une dizaine d’années avant de voir le projet se concrétiser. À Sarnia, par exemple, le projet a germé en 2003 et les négociations ont débuté en 2009. Là-bas, le maire nous disait que cela prend de la vision à moyen et long terme pour parvenir à changer les choses au sein d’une ville et d’une région», raconte Simon Barnabé, instigateur du projet.

Celui-ci assure que le parc industriel et portuaire de Bécancour a plusieurs points communs avec le parc industriel de Sarnia. «Je pense qu’on peut faire sérieusement un parallèle avec Sarnia, ses difficultés socio-économiques, la configuration de son parc industriel, étant donné qu’ils ont un port, et le type d’entreprises qu’on y trouve, soit plusieurs entreprises du secteur de la chimie et de la métallurgie, et même de fertilisants chimiques, ainsi que leur incubateur d’entreprises dans le parc», affirme-t-il.

Enfin, le professeur considère que la mission semble avoir été un succès et il espère que le Québec pourra bénéficier davantage de l’expérience de Sarnia au cours des prochains mois.