Québecor: hausse du bénéfice net en 2022, mais recul des revenus par rapport à 2021

MONTRÉAL — Québecor mise beaucoup sur la confirmation de son achat de Freedom, la filiale de téléphonie sans fil de Shaw dont l’acquisition est toujours en attente du feu vert réglementaire, pour pousser sa croissance.

«Nous espérons que cette transaction sera conclue le plus rapidement possible pour que les Canadiens puissent bénéficier d’un bien meilleur environnement que celui dans lequel ils ont été forcés de souffrir pendant si longtemps», a affirmé le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, en conférence téléphonique avec des analystes du marché, jeudi.

M. Péladeau venait de présenter des résultats mitigés de l’entreprise pour le quatrième et dernier trimestre de 2022. 

Québecor rapporte jeudi un recul en un an de son bénéfice net attribuable aux actionnaires au quatrième trimestre, mais signale que par rapport à l’exercice financier 2021, il y a eu une hausse pour l’ensemble de l’an dernier.

L’acquisition de Freedom «représente un tremplin vers une nouvelle ère de croissance pour Québecor», a maintenu le pdg de l’entreprise, et son approbation ne devrait pas tarder, selon lui.

«Nous nous attendons à une résolution rapide en ligne avec les déclarations publiques répétées du ministre de l’Industrie (François-Philippe Champagne) qui a très clairement indiqué qu’il veut et entend obtenir une véritable compétition dans les télécoms au Canada.

«Nos plans sont prêts et nous sommes prêts à partir, prêts à créer une concurrence dynamique réelle et durable en Ontario et dans l’Ouest canadien.»

Avant de présenter les résultats financiers, Pierre Karl Péladeau s’est lancé dans une longue diatribe, répétant les doléances qu’il soulève depuis plusieurs années, à savoir que Québecor évolue dans un environnement de compétition déloyale de la part de Radio-Canada et souffre du traitement injuste que Bell réserve à la distribution des chaînes de télévision de Québecor. Il a de nouveau dénoncé la lutte inégale que lui livrent les géants du web, qui tirent des revenus de contenus dont ils s’accaparent gratuitement au dépens des producteurs d’ici. 

Quant aux résultats eux-mêmes, le géant québécois des communications précise qu’au dernier trimestre, le bénéfice net attribuable aux actionnaires s’est élevé à 142,5 millions $, ou 0,62 $ par action de base, en baisse de 18 millions $, ou 0,05 $ par action de base, par rapport au même trimestre de 2021.

Les revenus de Québecor ont progressé de 0,1 % d’un quatrième trimestre à l’autre, à 1,19 milliard $.

Lors de l’ensemble de l’exercice 2022, le bénéfice net attribuable aux actionnaires s’est établi à 599,7 millions $, ou 2,55 $ par action de base, en hausse de 21,3 millions $, ou 0,17 $ par action de base, par rapport à l’année précédente. 

Les revenus de l’entreprise ont toutefois baissé au cours de la même période, de 22,5 millions $, ou de 0,5 %, pour s’élever à 4,53 milliards $. Les revenus ont diminué de 16,8 millions $ dans le secteur Télécommunications et de 20,6 millions $ dans le secteur Média.

Groupe TVA, qui appartient à Québecor, a généré un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté de 19,4 millions $ en 2022, comparativement à 80,3 millions $ l’année précédente. À ce sujet, le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, explique qu’une baisse de rentabilité affecte l’industrie dans laquelle Groupe TVA évolue. 

La semaine dernière, Québecor a annoncé l’abolition d’un total d’environ 240 postes pour Groupe TVA, NumériQ, Québecor Expertise Média et Québecor Contenu, soit approximativement 10 % de l’effectif combiné de ces quatre entités. 

Mercredi, le conseil d’administration de Québecor a déclaré un dividende trimestriel de 0,30 $ par action sur les actions catégorie A et actions catégorie B qui sera versé le 4 avril prochain.

Entreprise citée dans cette dépêche: Québecor (TSX:QBR.B)