Quels sont les impacts des commotions cérébrales?
Plusieurs athlètes ont subi et subiront des coups à la tête, principalement dans les sports où les contacts physiques sont permis, tous comme les sports de combat tels la boxe, la lutte et les combats ultimes. Comment doit-on réagir face à cette problématique et que peut nous réserver l’avenir?
Voilà la réponse de Laurie-Ann Corbin-Berrigan, professeure au département des Sciences de l’activité physique à l’Université du Québec de Trois-Rivières (UQTR) et thérapeute du sport.
« C’est certain que c’est une sage décision de se retirer dans le cas des athlètes qui ont une forte historique de commotions cérébrales et surtout, si on commence en en voir les effets, confie-t-elle d’emblée. C’est sûr que c’est impossible de revenir en arrière et de se dire qu’on aurait dû arrêter à tel moment précis. On ne peut jamais dire que c’est noir ou blanc dans le cas des effets. Pour ce qui est des pertes de mémoire (comme ce fut le cas pour le lutteur trifluvien Maxim Lemire), ça veut dire que la personne a perdu le fil au cours de sa soirée, le fil de ce qui s’est passé, ce qui veut dire qu’il a été témoin de cet effet secondaire. »
« À ce jour, on ne parle plus seulement des commotions cérébrales. Beaucoup d’études démontrent qu’il y a également des effets, par exemple, pour les athlètes qui ont eu des impacts répétés à la tête dans leur sport ou activité, sans nécessairement faire de commotion cérébrale à chaque fois. Dans les deux cas, on voit des déficits à long terme et le phénomène va se produire plus tard. On constate des effets au niveau de l’état de l’humeur, de la dépression et de l’anxiété. Ça peut aussi être des répercussions physiques, comme des troubles de l’équilibre, notamment », ajoute-t-elle.
De plus en plus d’études ont été réalisées auprès d’athlètes retraités, ces dernières années, qui ont fait des commotions cérébrales ou qui ont été victimes de coups à la tête répétés.
« Ça commencer à être de plus en plus connu et on voit de plus en plus d’athlètes qui prennent la décision de se retirer parce qu’ils sont au courant des impacts futurs, ce qui fait en sorte qu’ils peuvent prendre une décision éclairée. On a aussi découvert une dégénérescence du cerveau chez des athlètes post mortem, soit l’encéphalopathie traumatique chronique. Ça engendre des problèmes physiques, cognitifs et émotifs. Évidemment, ce ne sont pas toutes les personnes qui ont subi des commotions cérébrales qui vont développer l’encéphalopathie traumatique chronique », explique Mme Corbin-Berrigan.
« C’est un sujet très chaud dans le monde de la science, qui est beaucoup étudié, et sur plusieurs angles. Il y a également beaucoup d’éducation de fait maintenant auprès des jeunes athlètes, notamment à propos de comment reconnaître les effets. Est-ce qu’il y a plus de commotions cérébrales qu’avant? Probablement pas, mais on en parle beaucoup plus aujourd’hui. Pour voir les effets et en connaître davantage, il faut étudier les gens sur une longue période de temps. Maintenant, il y a des études qui sortent alors c’est ce qui fait que c’est plus populaire qu’auparavant », conclut-elle.