Le baseball comme mode de vie

NICOLET. C’est en frappant des balles sur un t-ball que Zachary Fréchette a eu la piqûre pour le baseball. Il avait cinq ans. Depuis une quinzaine d’années, il chemine aux côtés de ce sport, qui continue d’occuper une place de choix dans sa vie.

« J’ai joué pour les As de -Nicolet jusqu’à Pee-wee A. Ensuite, j’ai accédé à l’élite (-Pee-wee AA, Bantam AA, Midget AA et Midget AAA) », raconte le passionné, qui évolue aujourd’hui dans la ligue -Junior Élite. « J’ai été trois ans avec les -Aigles et l’an passé, j’ai joint les Voyageurs de Saguenay. »

Le baseball est un véritable coup de cœur. En 5e année du primaire, il a joint le programme de baseball CRM à Trois-Rivières. C’est à ce moment qu’il a commencé à jouer à l’année longue, pour son plus grand bonheur : « -e voulais faire comme les pros ! », rigole-t-il.

Il s’est probablement s’est senti un peu comme eux, d’ailleurs, puisque c’est là qu’il a commencé à faire des voyages d’équipe annuels aux -États-Unis… « C’était un voyage par année. On partait une semaine, voire 10 jours. On y allait en autobus. C’était une belle expérience, surtout à un si jeune âge ! », raconte celui qui s’est développé comme lanceur. « Je me rappelle encore de mon premier voyage. On est allé à -Dodgertown… Je me suis fait frapper un coup de circuit ! C’est mémorable, quand même ! », souligne-t-il en riant.

Jouer contre les Américains a toujours été un grand plaisir pour l’athlète nicolétain. « C’est leur sport national et ils n’aiment pas ça se faire battre par les Canadiens ! », -dit-il, admettant que les victoires sont rares, mais satisfaisantes ! « Ils ont cette arrogance de mettre leur alignement B d’abord. S’ils perdent, ils vont mettre leur alignement A pour nous faire taire. C’est un défi supplémentaire ! »

Joueur et entraîneur

Zachary Fréchette a toujours progressé dans son sport de prédilection. Même s’il est d’abord un bon lanceur (« Je n’ai jamais lancé fort, mais je suis précis et j’ai de bonnes balles à effet »), il a tout de même joué un peu à d’autres positions. Il a été receveur pendant deux saisons, en plus d’avoir patrouillé le champ à l’occasion, et joué aux deuxième et troisième buts. Depuis cinq ans environ, il tire aussi son épingle du jeu comme entraîneur.

« Je coache ma sœur Alice depuis qu’elle est Moustique. Elle a cessé de jouer l’an passé (Bantam). Ça m’a fait découvrir un autre aspect du baseball. Le leadership, les stratégies, l’humain ; c’est autre game. »

Il y a pris goût, d’ailleurs, puisque depuis 2 ou 3 ans, il entraîne aussi des groupes de jeunes et donne des cours privés à l’Académie des Aigles, à Trois-Rivières. « Ce que je veux, c’est créer une étincelle qui va toujours pousser [le joueur] un peu plus loin. J’aimerais qu’il se rappelle que j’ai pu l’aider à progresser ! »

L’affaire pourrait devenir plus sérieuse maintenant que Zachary Fréchette est rendu à l’université, en administration. Il a davantage de temps libre : « C’est la première année que je n’ai pas de baseball à l’année… », explique celui qui a terminé son cheminement en sport-études l’an dernier, après avoir obtenu son diplôme du -Collège Laflèche.

Il entrevoit de beaux projets pour les mois à venir. Il reprendra du service pour les Voyageurs pour une dernière saison (il ne sera plus admissible à la ligue de baseball Junior Élite l’an prochain) et il sera impliqué dans le nouveau programme parascolaire de l’Académie des Aigles.

L’an prochain, il pourrait intégrer le Senior Élite, mais il ignore encore s’il fera le saut. « Je ne sais pas si je jouerai au baseball l’an prochain. Je vais peut-être plus me spécialiser comme coach », réfléchit à voix haute celui qui aspire aussi à développer la microbrasserie La -Flûte à Bec de Nicolet, dont il est nouvellement copropriétaire.

Blessé

Chose certaine, le baseball demeurera présent dans sa vie même s’il doit ralentir la cadence. Ce ralentissement devrait par ailleurs l’aider à se remettre d’une vilaine blessure à l’épaule survenue en mars 2020 (subluxation).

« J’ai trouvé ça rough, ma blessure. J’avais réussi à progresser rapidement [durant mon passage] au Collège Laflèche. De 72 mph, [ma rapide] était rendue à 82 mph. Mais après ma blessure, je suis revenu à 72 mph… C’était tellement décourageant ! C’était comme retourner au point de départ après trois ans de travail… »

Le coup a été dur à encaisser physiquement, mais aussi psychologiquement. « C’est mon plus gros défi à relever, admet-il humblement. J’ai suivi une psychologue sportive pour ça. J’ai eu peur de refaire la même erreur. »

Depuis, il fait beaucoup d’exercices pour s’assurer que sa condition retrouve du mieux. « Ça a relâché trois fois. Je dois faire attention. J’ai peur de devoir arrêter si je me blesse encore. » Comme il ne veut vraiment pas mettre une croix sur le baseball, sa peur est devenue une source de motivation à s’entraîner et à respecter ses limites. « Je veux pouvoir continuer. »