Courir de Chambly à Ottawa pour y voir plus clair
NICOLET. Le 1er février dernier, pendant un jogging de routine, une idée folle a traversé l’esprit du Nicolétain Maxim Charland : courir jusqu’à Ottawa pour se faire une tête sur les revendications du fameux Convoi de la liberté et sur tout ce qui l’entoure. Il n’en fallait pas plus pour qu’il passe à l’action…
Dès le lendemain, il était prêt. Après avoir analysé le trajet, il a pris son sac à dos, un costume original pour être bien visible… et le départ ! Pour des raisons de logistique, c’est à Chambly qu’il a chaussé ses souliers pour amorcer cette grande aventure de plus de 200 kilomètres à pied.
« Je suis parti le mercredi et je suis arrivé à Ottawa le dimanche. Il fallait que je voie de mes propres yeux ce qui se passait là-bas, que je le vive pour me faire ma propre opinion de la chose », raconte Maxim Charland, soucieux d’obtenir l’heure juste à un moment où « le contrôle de l’information » et « la censure de l’opinion des gens », dit-il, se retrouvent sur la sellette.
« Je ne veux pas baser mon opinion sur de l’information qu’on me transmet. Je vais la chercher. Selon moi, on ne peut pas argumenter juste en ayant regardé les nouvelles », plaide le Nicolétain.
« À Ottawa, j’ai vu ce qu’on ne voit pas aux nouvelles présentement : la beauté de l’entraide », témoigne-t-il.
Donner au suivant
C’est une véritable bouffée d’air frais que son périple vers Ottawa lui a apportée. D’ailleurs, grâce au pouvoir d’Instagram, il l’a retransmise à des gens sur place. « Je suis actif sur Instagram et j’ai amassé des fonds durant mon trajet (via cette plateforme). Je les ai redistribués une fois rendu sur place à des personnes que je rencontrais dans la rue et qui faisaient de beaux gestes. »
Les 2500 $ recueillis n’ont pas été difficiles à redonner : « Partout autour, il y avait des gens qui offraient de leur temps pour nourrir le monde, maquiller les enfants et ramasser les déchets, par exemples. J’ai été les saluer et leur ai remis des sous au nom des contributeurs m’ayant supporté. »
Maxim Charland ne retire que du positif de ce coup de tête. « C’est fou, le pouvoir de la solidarité ! »
Son bref séjour dans la capitale du pays lui fait dire « qu’il est temps de questionner et de faire les choses autrement » : « Depuis le début de la pandémie, je suis de ceux qui ont suivi les règles mises en place. Je suis doublement vacciné. Mais là, je suis aussi de ceux qui sont tannés de tout ce qui se passe ».
Selon lui, le plan de déconfinement dévoilé la semaine dernière par le gouvernement du Québec « est un pas vers l’avant », mais sans plus : « On l’a déjà entendu et vécu. Puis, on a été reconfiné ! Oui c’est encourageant, mais je ne me réjouis pas trop vite ».
Rappelons qu’à l’origine, le Convoi de la liberté visait à manifester contre l’obligation vaccinale anti-Covid-19 des camionneurs devant traverser la frontière. Rapidement, le mouvement a pris de l’ampleur et les revendications se sont étendues à la levée de toutes les mesures sanitaires.