Camille René: le ski de fond de la liberté

SAINT-LÉONARD-D’ASTON. Déjà physiquement active l’été avec un vélo actionné avec ses mains, Camille René se cherchait un sport d’hiver «pour ne pas rester encabanée». Sa quête a trouvé aboutissement avec le ski de fond. En plus de profiter de la saison hivernale tout en gardant la forme, la résidente de Saint-Léonard-d’Aston se déplaçant en fauteuil roulant voit dans ce sport une façon d’être libre.

«Avec la fermeture des gymnases en raison de la pandémie, des sports intérieurs en fauteuil roulant comme le tennis ou le basketball ne sont plus possibles. Avec la neige et la slush, ce n’est pas évident de se véhiculer en fauteuil roulant dans la rue», souligne la jeune femme qui, au moment de l’entrevue, arborait les belles joues rouges de ceux et celles qui aiment le grand air.
«Être active, ça fait partie de mon mode de vie. Pour le ski de fond, je bénéficie d’un prêt d’InterVal. J’avais dit à ma kinésiologue, Marie Hébert, que je voulais essayer ce sport. Elle m’a ensuite référée à Yves Bourque, lui qui fait des compétitions [en ski paranordique]. Il m’aide beaucoup», dit-elle, soulignant qu’elle aura bientôt un équipement bien à elle.

Côté technique, le ski paranordique se pratique sur un siège adapté qui se rattache à des skis de fond «normaux». D’une valeur de plusieurs centaines de dollars, on peut adjoindre à l’équipement des lames. Ne vous surprenez donc pas de voir Camille René patiner prochainement en se propulsant avec ses bras puissants!

Découvrir de nouveaux muscles!

La jeune athlète constate par ailleurs que le ski de fond diffère au niveau des muscles sollicités, comparativement au vélo à mains qu’elle pratique l’été. «Évidemment, l’effort par les bras demeure, mais le ski de fond me fait travailler beaucoup plus le dos. C’est bien, car je développe des muscles différents que l’été. C’est aussi un sentiment de liberté. J’ai enfin accès à la nature l’hiver», explique Camille René, qui bénéficie également du soutien de sa conjointe Démy Lévesque lors de ses sorties dans les magnifiques sentiers entretenus bénévolement par Richard Lebeau depuis des décennies.

«Je suis encore débutante en ski de fond. Et quand je verse sur le côté, j’ai de la difficulté à me redresser. Démy m’aide au besoin lors de mes sorties. Elle s’est mise au ski de fond cette année. Depuis qu’on est ensemble, ma blonde n’a pas eu vraiment le choix de se mettre au sport», souligne-t-elle à la fois avec humour et reconnaissance.
«Pour le moment, au niveau de la vitesse, c’est elle qui m’attend. Mais avec l’expérience qui rentre, je vais la dépasser», indique une Camille qui n’a jamais eu peur des défis.

À preuve, à ce jour, en plus du vélo où elle a effectué des compétitions, la sportive s’est adonnée au ski de nautique, au hockey, au basketball et au CrossFit. Oui, vous avez bien lu. «C’est évidemment adapté pour les fauteuils roulants, mais il existe des circuits de CrossFit pour nous», précise celle qui fait actuellement des études en éducation spécialisée à Victoriaville.

«Lorsque je vais travailler avec les jeunes, je vais les inciter à faire de l’activité physique. Pour moi, le sport, ça m’a permis d’évoluer et de me dépasser. Ça peut aider d’autres personnes, c’est certain», conclut-elle.