JO 2022: le Canada s’est de nouveau hissé parmi les meilleurs

MONTRÉAL — La Chine a accueilli en février dernier des Jeux olympiques d’hiver, à Pékin et Zhangjiakou, sous le signe de la controverse en raison du génocide allégué des Ouïghours, de la situation générale des droits de la personne au pays, ainsi que la tenue d’un tel événement alors que la pandémie de COVID-19 faisait toujours rage. 

Ça n’a pas empêché le Canada et les autres pays d’Occident d’y prendre part. Les représentants de l’unifolié ont ramené 26 médailles de ces Olympiques — quatre d’or, huit d’argent et 14 de bronze —, conférant le 11e rang au pays.

Ces 26 médailles, qui placent le Canada au quatrième rang si on ne tient compte que du total, derrière la Norvège (37), les représentants du Comité olympique de Russie (32) et l’Allemagne (27), constituent sa deuxième plus haute récolte en nombre absolu de breloques, à égalité avec celle réalisée à Sotchi en 2014. Il s’agit d’une légère baisse par rapport aux Jeux précédents, à Pyeongchang, alors que le Canada avait ramené 29 médailles.

Sa récolte de quatre médailles d’or constitue toutefois son plus faible total depuis les Jeux olympiques de Salt Lake City, en 2002, où le Canada avait conclu la quinzaine avec trois premières places.

Page d’histoire pour Kingsbury, mais…

Mikaël Kingsbury devait ajouter à ce total de médailles d’or, mais le Suédois Walter Wallberg a joué les trouble-fête.

Le ‘King’ des Bosses a dû se contenter de l’argent derrière un Wallberg impérial au Parc de neige Genting de Zhangjiakou, ce qui lui a tout de même permis de devenir le premier bosseur à récolter trois médailles olympiques.

Noble dans la défaite, Kingsbury s’est empressé de souhaiter la bienvenue dans le club très sélect des médaillés d’or olympiques de la discipline, qui ne compte que sept membres: Edgar Grospiron, Jean-Luc Brassard, Jonny Mosely, Janne Latela, Dale Begg-Smith, Alexandre Bilodeau — deux fois —, Kingsbury et maintenant Wallberg.

Cette troisième médaille olympique, après l’argent de Sotchi et l’or de Pyeongchang, lui a permis de rejoindre la Norvégienne Kari Traa, seule bosseuse à avoir réussi l’exploit avant lui.

Kingsbury visera la marque absolue à Milan-Cortina en 2026.

Poulin, encore et toujours

Marie-Philip Poulin a permis au Canada de se hisser de nouveau au sommet du monde lors de ces Jeux, marquant deux buts en plus de se faire complice d’un autre dans un gain de 3-2 contre les États-Unis en finale du tournoi de hockey féminin, vengeant ainsi la défaite subie en fusillade quatre ans plus tôt.

Pour Poulin, il s’agissait de ses sixième et septième filets en quatre finales olympiques, elle qui compte trois médailles d’or et une d’argent en carrière aux Jeux.

C’était la sixième fois en sept tournois olympiques de hockey féminin que le Canada et les États-Unis croisaient le fer en finale. Les Canadiennes ont l’avantage 4-2.

Parrot : la belle histoire des Jeux

Le 7 février 2019, Maxence Parrot était alité, luttant contre un lymphome de Hodgkin. Trois ans plus tard jour pour jour, le planchiste de Bromont a remporté la médaille d’or du slopestyle aux Jeux de Pékin, la première du Canada à ces Olympiques.

Parrot, médaillé d’argent à Pyeongchang, était accompagné sur le podium de son compatriote Mark McMorris, vainqueur d’une médaille de bronze pour les troisièmes Jeux d’affilée. Le jeune Chinois de 17 ans Yiming Su s’est inséré entre les deux pour gagner l’argent.

Qualifié pour les Jeux chinois un an avant leur tenue, Parrot avait pris le pari fou de ne disputer aucune compétition avant de s’envoler pour Pékin; un pari qui s’est avéré payant.

Le Québécois de 28 ans a ajouté à sa récolte une semaine plus tard, en mettant la main sur la médaille de bronze du grand saut.

Chant du cygne d’Hamelin…

Ces Jeux de Pékin ont marqué la fin d’une époque en sports d’hiver au pays alors que le patineur de vitesse sur courte piste Charles Hamelin y a signé ses dernières performances. Il s’est assuré qu’elles soient remarquées.

À sa toute dernière course de ses cinquièmes Jeux, Hamelin a aidé Steven Dubois, Pascal Dion et Jordan Pierre-Gilles à remporter l’or au relais 5000 m, sa sixième médaille olympique. Maxime Laoun a aussi participé aux succès canadiens en courant les préliminaires.

Cette sixième médaille qui lui permet de rejoindre la patineuse Cindy Klassen à titre de plus grands médaillés canadiens des Jeux d’hiver. Hamelin a effectué son dernier tour de piste quelques mois plus tard, lors des Championnats du monde présentés à Montréal, où le même quintet a raflé le bronze au 5000 m.

Quant à Dubois, il a complété un trio de médailles avec cette victoire à Pékin, ajoutant cette breloque d’or à celles d’argent et de bronze gagnées aux 1500 m et 500 m.

La patineuse de vitesse Isabelle Weidemann a également réussi cet exploit peu banal, ramenant l’or de la poursuite par équipe en compagnie d’Ivanie Blondin et Valérie Maltais, l’argent au 5000 m, ainsi que le bronze au 3000 m.

…et des sœurs Dufour-Lapointe

On a également assisté à la fin d’une époque du côté du ski acrobatique, alors que Justine et Chloé Dufour-Lapointe ont tiré leur révérence.

Justine et Chloé avaient signé un doublé historique à Sotchi, en 2014, avant que Justine n’ajoute une médaille d’argent à Pyeongchang, quatre ans plus tard. Le triplé olympique était peu probable, mais jamais elle n’aurait cru quitter la scène de cette façon, chutant lourdement en Finale 1, pour finalement prendre le 20e rang.

Cette sortie spectaculaire a relégué au second plan la journée de haut niveau qu’a connue Chloé, qui a pris une neuvième place fort méritée au terme de la compétition.

Si les deux sœurs ont complété la saison sur le circuit de la Coupe du monde, la décision est tombée quelques mois plus tard: Chloé allait se consacrer à d’autres projets, tandis que Justine troquera le ski de bosses pour le ski libre.

La fin pour Vancouver 2030

La Colombie-Britannique a solidement plombé le projet des Premières Nations Lil’wat, Squamish, Tsleil-Waututh et Musqueam de ramener les Jeux d’hiver de 2030 à Vancouver et Whistler.

Le gouvernement de Victoria a en effet refusé de soutenir la candidature, estimant que les Jeux coûteront des milliards à la province et que ces coûts pourraient être dirigés vers d’autres priorités.

Cette décision, rendue en octobre dernier, met fin aux espoirs des quatre nations d’accueillir les Jeux, l’appui du gouvernement étant une condition sine qua non à l’obtention des Jeux.

Salt Lake City, qui a accueilli les Jeux d’hiver de 2002, apparaît maintenant comme la favorite, la candidature de Sapporo, ville hôtesse en 1972, étant minée par différents scandales de corruption frappant les organisateurs des Jeux d’été 2020 de Tokyo.