Erik Bazinyan livre une guerre à Alantez Fox; l’emporte par décision majoritaire

MONTRÉAL — Erik Bazinyan et Alantez Fox se sont livré toute une guerre en finale du gala présenté jeudi, au Cabaret du Casino de Montréal, que le Québécois a finalement remporté par décision majoritaire.

Bazinyan (29-0, 21 K.-O.) a ainsi conservé ses ceintures des super-moyens de la North American Boxing Association (NABA) et North American Boxing Federation (NABF) après que deux juges eurent remis des cartes de 98-92. Le troisième a vu un combat nul, 95-95.

«J’ai été un peu surpris par ce pointage, a déclaré son entraîneur, Marc Ramsay. Je savais qu’il avait gagné quelques rounds, peut-être deux ou trois, mais pas (cinq). Je pense qu’on était plus près du 98-92 que du 95-95.»

«Je n’ai pas entendu les pointages, j’étais certain de l’avoir emporté», a pour sa part indiqué le boxeur de 27 ans.

Fox (28-4-1, 13 K.-O.) disputait un premier combat depuis sa défaite en championnat du monde de la World Boxing Association (WBA) face à David Morrell, en décembre 2021.

L’Américain de six pieds cinq a d’ailleurs profité de sa longue portée dans les premiers rounds pour s’imposer. Chaque fois que Bazinyan a tenté d’entrer à l’intérieur, il a payé le prix des jabs incisifs de Fox.

«Je ne pense pas qu’il se soit ajusté, je pense que c’est moi qui lui a donné l’occasion de s’adapter, en me faisant plus petit, notamment, a expliqué l’Américain. On voulait profiter de ma portée et attaquer sans cesse avec ma gauche. Mon entraîneur me l’a répété. C’est moi qui ai échoué (jeudi) soir.»

C’est dans la deuxième moitié du combat que Bazinyan a semblé se détacher de son adversaire. Aux septième et huitième, il a touché la cible en puissance de plusieurs crochets. Plusieurs combinaisons ont également touché la cible, Fox étant obligé d’accrocher son adversaire de plus en plus.

Au neuvième, Bazinyan a continué le travail. Plusieurs crochets ont touché le visage de Fox, qui semblait à bout de solutions.

Bazinyan a lancé le 10e en lion, tentant de passer le K.-O. à son adversaire, qui a encaissé plusieurs salves de coups en puissance, sans toutefois broncher.

«Je savais qu’il allait me frapper, mais je voulais tout donner, a expliqué Bazinyan. (…) J’ai montré que j’avais du ‘guts’, que je peux livrer ce genre de bataille. Il m’a touché, mais je voulais être l’agresseur.»

Fox a trouvé un second souffle en deuxième moitié de round, touchant aussi de bonnes combinaisons, dont une particulièrement vicieuse complétée par une droite au visage. Trop peu, trop tard.

«On savait que c’était ce genre de combat qu’on allait avoir. Erik est un boxeur très technique, mais ce soir, je voulais voir un côté plus physique et on l’a vu, a analysé Ramsay. Même si j’aurais aimé qu’on reste plus organisé en fin de combat, j’ai vu des choses que je n’avais jamais vu encore. Il s’est frappé sans jamais être ébranlé. Il a géré ses énergies pour connaître une bonne fin de combat, vous avez vu comment il a commencé le 10e.»

«Il avait une bonne mâchoire et beaucoup d’expérience, mais j’étais prêt, a pour sa part noté Bazinyan. Je suis heureux de la très bonne expérience acquise dans ce combat. Avant de me battre en championnat du monde, j’avais besoin de vivre un combat comme celui-là. Je ne voulais pas vivre un tel défi pour la première fois en championnat du monde.

«Je dois lui donner le mérite: il savait les trucs du métier pour me rendre la vie difficile dans les corsp-à-corps. J,aurais voulu davantage travailler à l’intérieur, mais ce n’était pas possible, car il mettait tout son poids su moi.»

Une première sans son père

Il s’agissait d’un premier combat pour Bazinyan depuis le décès subi de son père en juillet dernier. S’il a été en mesure de se concentrer sur son combat au cours des dernières semaines, il a été subjugué par l’émotion quand la dernière cloche a retenti.

«Tous les jours, je me réveille et je pense à lui, a-t-il dit. Au cours des deux dernières semaines, j’ai essayé de ne pas y penser pour me concentrer sur mon combat. Mais à la fin, je ne pouvais garder ça en-dedans. Je suis humain.»