Alphonso Davies est prêt à en découdre avec le Canada à la Coupe du monde au Qatar

DOHA, Qatar — L’attaquant Alphonso Davies est rétabli d’une blessure aux muscles ischio-jambiers et sera prêt à en découdre lors du premier match du Canada, contre la Belgique, mercredi soir à la Coupe du monde de soccer au Qatar. 

«Fonzie est en forme», a déclaré l’entraîneur-chef John Herdman mardi à la veille du premier match de l’unifolié en Coupe du monde depuis 1986.

«Le Canada est maintenant prêt à aligner sa formation la plus talentueuse, a-t-il ajouté. C’est une période exaltante pour nous. Les nuages sombres se sont dissipés.»

Davies, qui est âgé de 22 ans, s’était blessé lors d’un match avec le Bayern de Munich le 5 novembre. Il a inscrit 12 buts en 34 présences internationales, dont cinq dans la phase de qualifications de la Coupe du monde. 

«Il a été clair à l’effet qu’il veut jouer, a noté Herdman. Notre équipe médicale voulait aussi qu’il puisse jouer. Mais il faut qu’il se soumette à une série de tests mathématiques afin qu’on puisse monitorer sa progression, qu’il puisse retrouver sa pleine vitesse, et c’est ce qu’il a fait, donc c’est génial.

«Il s’entraîne sans restriction, et il a retrouvé le sourire, ce qui est formidable», a ajouté Herdman. 

Herdman a aussi indiqué que le gardien Milan Borjan devait être de retour à l’entraînement sans restriction mardi, après avoir ressenti une douleur à l’abdomen dans la victoire de 2-1 du Canada en match préparatoire contre le Japon jeudi dernier. 

Les Canadiens, qui ont dominé la Concacaf en phase de qualifications, sont toutefois conscients du défi qui les attend au cours des prochains jours. 

«C’est un autre niveau, a reconnu le défenseur Steven Vitoria. En attaque, en défense, nous avons travaillé très fort afin de colmater les brèches… Nous sommes concentrés sur notre préparation, sachant que — et notre entraîneur a été clair là-dessus — ce qui nous a permis d’être ici ne nous permettra pas de nous rendre où nous voulons aller.»

Le Canada sera soumis à un véritable test dès le départ en Coupe du monde. 

Les Belges étaient classés premiers au monde en octobre 2018, après avoir délogé la France, mais ils ont à leur tour été remplacés par le Brésil en mars 2022. 

La FIFA avait souligné les succès de la Belgique et du Canada à la fin de 2021 — la Belgique avait terminé l’année au premier rang mondial pour une quatrième année de suite, tandis que le Canada, alors classé 40e, fut nommé «l’équipe la plus améliorée» après avoir récolté un total de 130,32 points de classement en l’espace de 12 mois. 

Le Canada a depuis perdu un échelon au classement, et seuls cinq pays qui participent à la Coupe du monde au Qatar sont moins bien classés que lui. 

«À l’aube de cette rencontre, nous sommes conscients que nous n’avons rien à perdre, a mentionné Herdman. C’est une occasion en or d’en faire notre finale de la Coupe du monde. C’est comme ça qu’on aborde cette rencontre au Canada.»

Il y a «une certaine innocence… puisque tout ça est nouveau pour nous», a-t-il ajouté.

Lukaku absent du côté belge

En comparaison, la Belgique participera à la Coupe du monde pour la 14e fois. 

L’entraîneur-chef de la Belgique, Roberto Martinez, un Espagnol qui a notamment dirigé les clubs professionnels de Swansea City, Wigan Athletic et Everton, a indiqué qu’il avait «beaucoup de respect» pour ce que le Canada a accompli jusqu’ici. 

«On sent que cette génération-ci est très, très spéciale», a-t-il commenté. 

«Les schémas de jeu semblent très clairs dans la tête de cette équipe, ils sont très, très dynamiques, et compétitifs, a poursuivi Martinez. Une équipe qui connaît ses forces — elle a du rythme, elle adore utiliser sa vitesse et exploiter les corridors de course.»

Martinez a rappelé que la Belgique avait été confrontée à un défi semblable contre le Panama il y a quatre ans en lever de rideau de la Coupe du monde en Russie. 

«Leur seule pression, c’est de jouer à la hauteur de leur talent et de profiter de l’occasion. Et c’est très dangereux d’affronter une équipe qui n’a rien à perdre et qui apprécie simplement le fait d’être ici. Nous l’avions vu contre le Panama (en 2018)  pendant 50 minutes. La bataille fut ardue, et nous avions dû trouver une façon de pénétrer leurs lignes. 

«De notre côté, nous devrons jouer avec autant de volonté, d’intensité et de détermination qu’eux, pour connaître autant de succès que ceux qu’ils ont obtenus jusqu’ici», a-t-il ajouté. 

De plus, la Belgique devra relever sa part de défis, elle aussi.  

L’attaquant étoileRomelu Lukaku ratera le duel face au Canada, et il pourrait également devoir faire l’impasse sur le suivant contre le Maroc. 

Lukaku, qui est âgé de 29 ans, n’a pas pris part à une rencontre depuis le 29 octobre en raison d’une blessure à la cuisse gauche, et il n’a pas disputé 90 minutes de jeu depuis le premier match de la saison de l’Inter Milan en série A italienne contre Lecce, le 13 août. 

«Nous sommes très satisfaits de sa progression. Il a connu une très bonne séance d’entraînement hier, en solitaire, et il poursuit sa progression, a évoqué Martinez. Mais nous n’avons toujours pas d’échéanciers.»

«Je ne peux toujours pas dire s’il participera au deuxième ou au troisième match (de la Coupe du monde), a-t-il poursuivi. Si je me fie aux recommandations médicales, alors ce serait lors du troisième match. Si je me fie à ce qu’il (Lukaku) me dit, alors les chances sont bonnes pour que ce soit lors du deuxième match.»

Le capitaine Eden Hazard fera partie du onze partant belge en dépit du fait qu’il a très peu joué cette saison avec le Real Madrid. Le vétéran âgé de 31 ans n’a obtenu que deux départs — en Liga le 11 septembre, et en Ligue des Champions le 11 octobre. 

«C’est difficile, en termes de temps de jeu, a admis Martinez. Nous formons une meilleure équipe lorsqu’Eden Hazard fait partie de notre équipe, ça c’est certain.»

Le duel de mercredi se déroulera au stade Ahmed-bin-Ali, un stade de 40 000 places situé à 20 km à l’ouest de Doha.

– Avec Neil Davidson, La Presse Canadienne