Virer VERT, c’est payant !
Ce texte a été écrit en partenariat avec Le Courrier Sud

Il y a trois ans, la propriétaire de la Roulotte à Patates de Gentilly, Julie Desbiens, a entrepris de révolutionner le fonctionnement de son casse-croûte en plaçant l’écoresponsabilité au coeur de ses préoccupations. Elle a alors amorcé un audacieux virage vert qui a aujourd’hui un impact significatif tant sur l’environnement que sur la rentabilité de son commerce.

Ce virage est porté par des gestes concrets et efficaces : remplacer les contenants jetables par des contenants réutilisables consignés pour les plats pour emporter; utiliser de la vaisselle pour les repas sur place; installer des stations de tri et de lavage sur le site de la Roulotte à Patates; éliminer les pailles et les bouteilles d’eau; et ajouter au menu la mini-poutine pour limiter le gaspillage.
«Il n’y a plus de contenant qui va aux poubelles», souligne fièrement la propriétaire, qui vise le zéro déchet. «Les seuls déchets que l’on génère en ce moment, c’est un minime pourcentage de déchets d’usure qui sont non recyclables ou consignables et de la nourriture pouvant être compostée. Pour ce volet, on est en train de regarder pour des solutions efficaces à court terme.»
Prêcher par l’exemple
Pour Julie Desbiens, la meilleure façon d’inciter les gens à lui emboîter le pas est de prêcher par l’exemple. C’est pourquoi elle n’hésite pas à enfiler des gants et à fouiller dans les poubelles, devant les clients, pour replacer les choses aux bons endroits dans ses stations de tri, afin qu’ils comprennent l’importance de le faire correctement. Ses employés l’imitent de plus en plus souvent. «Les gens me voient faire. C’est ma façon de les sensibiliser», explique Mme Desbiens.
Et ça fonctionne, parce que de plus en plus fréquemment, des clients réguliers vont expliquer le fonctionnement du casse-croûte aux moins habitués. «Ils en sont fiers. Mes employés aussi. Ça a un effet domino», sourit-elle. Cet effet domino, Julie Desbiens veut qu’il trouve écho à la grandeur du Québec.
«J’aimerais que les gens qui emportent un de nos contenants réutilisables consignés puissent le retourner à un endroit près de chez eux, et vice-versa. Un projet pilote est en préparation. Diverses entreprises veulent embarquer, comme des restaurateurs et des épiciers. Ça pourrait aussi intéresser des festivals et des marchés. Je suis en train de chercher le contenant idéal pour le concept; un contenant idéalement fabriqué au Québec.»
Bref, la Bécancouroise veut inspirer les autres entrepreneurs et les convaincre que l’écoresponsabilité, c’est vendeur… et payant! «J’ai des chiffres pour le prouver. Croyez-moi, l’investissement de départ est vite rentabilisé!»
L’entrepreneure utilise un maximum de tribunes pour faire passer son message. Elle envisage d’ailleurs de livrer des conférences aux quatre coins du Québec et même au-delà, si l’occasion se présente. « Sky is the limit! », lance celle qui apprend même l’anglais pour porter sa cause…

1985, boul. Bécancour, Bécancour (Gentilly)
819 608-0200