Une étude pour l’électrification des camions municipaux

NICOLET. À quel point serait-il possible d’électrifier les camions municipaux de la voirie? C’est ce que tenteront de savoir Nicolet et trois autres municipalités (Plessisville, Beaconsfield et Varennes) qui ont investi un peu moins de 5000$ chacun pour participer à une étude de faisabilité, technique et financière sur le sujet.

Lancé par la Société d’innovation en environnement (SIE) et YHC Environnement, le volet Étude consistera à prendre des données pour développer des solutions pour électrifier les camions ou certaines des composantes de leurs flottes municipales.

Le tout est mené grâce à une subvention de plus de 95 000$ de la Fédération canadienne des municipalités (FCM) et l’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serrer d’au moins 20% des camions municipaux et ainsi amenuiser les impacts liés au transport.

Les différents camions des quatre municipalités seront ainsi équipés de boîtes d’enregistrement qui prendront des données sur les différentes composantes du véhicule. «Ce sera l’équivalent des boîtes noires sur les avions, explique Benoît Lacroix de la firme de consultants Effenco. En prenant des mesures sur la vitesse, la géolocalisation et les habitudes de conduite, on pourrait connaître l’intensité d’utilisation et les besoins en énergie.»

Par la suite, un bulletin sera produit pour savoir ce que les véhicules ont besoin de faire et comment il serait possible de les équiper pour développer des solutions pour l’électrification des camions municipaux.

Effenco sera l’un des consultants qui travailleront sur le projet, mais d’autres seront aussi embauchés pour étudier différentes possibilités, indique la directrice au développement des affaires chez YHC Envrionnement, Johanne Ouellet. «Parce qu’on n’a pas de données. On n’a pratiquement rien pour électrifier les camions et transports spécialisés, souligne-t-elle. On n’a encore rien de défini.»

Le projet sera d’une durée d’environ 18 mois en incluant la production des rapports. Par la suite, il sera possible d’avoir un portrait précis des impacts attendus et ainsi présenter un projet-pilote afin d’avoir les sommes nécessaires pour aller de l’avant.

Un peu comme dans le programme SAUVeR sur les autopartages, où Nicolet faisait partie de l’étude, la ville a été retenue pour participer au premier projet-pilote avec Plessisville et quatre autres. Une deuxième phase vient d’ailleurs d’être d’annoncée avec dix municipalités.

Dans ce cas-ci, ce sont les possibilités d’électrification des camions municipaux qui seront sous la loupe. Puisque ceux-ci sont très polluants. Par exemple, on va étudier une façon d’arrêter le moteur, mais de continuer d’alimenter les accessoires grâce à des équipements électriques.

«Il peut y avoir le moteur, mais ce sera sur certains modèles. Il y a une entreprise qui enlève tout le moteur à essence d’une camionnette et met une batterie électrique. C’est nouveau. Il y a des choses qui commencent à se faire, indique la directrice du développement des affaires, Johanne Ouellet. Il y a des camions électriques qui se font, mais c’est très cher. Pour une municipalité, c’est difficile à acquérir.»

Nicolet leader du projet

Un peu comme Plessisville l’avait été pour le projet SAUVeR, Nicolet a été désignée comme ville leader du projet. Le directeur général, Pierre Genest agira à titre de conseiller technique. Il verra à signer les ententes officielles, faire le lien avec les autres municipalités et la FCM et voir à la coordination du projet.

C’est que la Ville de Nicolet est un peu à l’origine du dossier. «Les premiers balbutiements avec YHC Environnement se sont faits ici. La demande d’aide officielle et les ententes avec les autres municipalités ont été signées par Nicolet», indique Pierre Genest.

Selon lui, ce sont surtout les besoins en énergie des véhicules outils qui seront étudiés. C’est-à-dire, les besoins en énergie des véhicules avec une nacelle, un bras de levage, une génératrice, des compresseurs, des scies à béton, etc. «Quand on roule, c’est relativement facile de connaître les besoins en énergie, mais pour des équipements spécialisés, c’est important de monitorer et de comprendre exactement les besoins», indique-t-il.

Pour la Ville de Nicolet, ce sera surtout bénéfique pour la notoriété que ce pourra lui apporter, indique le directeur général. Elle pourra aussi être à l’avant-plan pour connaître les informations.

«C’est ici qu’on va faire tous les suivis de monitoring et qu’on pourra voir ce qui fonctionne bien ou non. C’est à partir d’ici qu’on pourra améliorer ce qui se passe dans les autres municipalités, ajoute la mairesse Geneviève Dubois. Ça permettra à la Ville de Nicolet de s’ajuster assez rapidement sur des problématiques qui pourraient arriver.»

Mathieu Vallée, Chef de division environnement de Varennes, M. Georges Bourelle, maire de Beaconsfield, M. Mario Fortin, maire de Plessisville et Mme. Geneviève Dubois, mairesse de Nicolet.