Débat électoral : les candidats dans Nicolet-Bécancour prennent la parole

NICOLET-BÉCANCOUR.  Quatre des cinq candidats en lice dans Nicolet-Bécancour sont venus exposer et défendre leurs idées dans un débat diffusé sur les ondes de VIA 90,5 FM et sur la page Facebook du Courrier Sud ce mardi 20 septembre.

Tous les candidats avaient à l’origine confirmé leur présence, mais dimanche soir, la candidate libérale Marie-Josée Jacques s’est désistée pour « des raisons personnelles et d’autres engagements déjà pris ».

Ce sont donc Donald Martel (CAQ), Philippe Dumas (PQ), Mario Lyonnais (PCQ) et Jacques T. Watso (QS) qui se sont prononcés sur cinq thèmes généraux, soit la santé, l’emploi, l’économie, l’éducation et l’environnement.

Voici la vidéo complète du débat:

Et voici le résumé écrit des réponses des candidats :

Santé

Question : Que comptez-vous faire pour freiner la perte de services de santé de proximité, ou mieux, pour en rapatrier sur la Rive-Sud?

Philippe Dumas : Il faut consolider ce qui existe déjà sur le territoire, par exemple renforcer les CLSC déjà présents et en faire une porte d’entrée. Il faut viser la qualité plutôt que la densité.

Jacques T. Watso : On mise sur la gratuité des services de santé et sociaux, et on souhaite établir une gouvernance locale. Les centres de santé ont besoin d’être soutenus, et ce sont les travailleurs qui sont les mieux placés pour nommer leurs besoins.

Mario Lyonnais : Il faut ramener les médecins dépanneurs à Fortierville. On souhaite également concilier les services publics et les services privés.

Donald Martel : Toute la communauté doit travailler de concert. On doit trouver des médecins permanents, et non des médecins dépanneurs. Il faut également trouver des moyens pour restreindre les déplacements de médecins et afin de les garder chez nous lorsqu’ils y sont.

Question : Croyez-vous qu’une des façons d’améliorer la qualité des services dans la région serait de séparer le CIUSSS en deux et d’avoir une organisation dédiée exclusivement au Centre-du-Québec?

Mario Lyonnais : Non, car le privé peut desservir les deux secteurs, la Mauricie autant que le Centre-du-Québec. Le privé peut faire son bout de chemin et ramener l’argent aux travailleurs. Il faut voir le patient comme un client, et non comme une dépense.

Donald Martel : Séparer les deux régions coûterait 18M$ et ça ne donnerait rien de plus au citoyen. On souhaite donner plus de pouvoir aux établissements, dont les CHSLD.

Jacques T. Watso : On prône la gouvernance locale et l’autogestion des équipes.

Philippe Dumas : On a déjà fait une avancée sur le sujet avec la nomination d’un directeur adjoint pour le Centre-du-Québec, mais on veut continuer à décentraliser les pouvoirs.

Question : Selon vous, quelle place doit avoir le privé dans le système de santé?

Jacques T. Watso : On souhaite un service public universel et gratuit. On axe également beaucoup sur la prévention.

Mario Lyonnais: On prône la privatisation. Si un service ne peut être offert par le public, ce service pourra être payé par le public afin d’être redirigé au privé, afin que tout le monde y ait accès.

Donald Martel : Le privé existe déjà, comme les pharmacies. De petits hôpitaux privés pourraient faire partie de la solution, mais les services seraient payés par l’assurance maladie.

Philippe Dumas : Avant de laisser davantage la place au privé, il faut soigner le système de santé public. Il faut mettre fin à l’incorporation des médecins. On compte ainsi ramener les gens au public et rendre plus efficaces les soins de santé.

Question : Est-ce toujours réaliste d’affirmer que chaque québécois aura accès à un médecin de famille?

Donald Martel : Il faut former plus de médecins et permettre à d’autres intervenants de donner des soins, comme les super-infirmiers et les pharmaciens.

Jacques T. Watso : Il faut décentraliser les hôpitaux et offrir la gratuité des soins de santé à 100%.

Mario Lyonnais: Il faut plus de super-infirmiers et faciliter l’accès à des assurances maladie privées.

Philippe Dumas : Oui il faut avoir accès à un médecin, mais surtout ramener les lettres de noblesse au système public en le clarifiant et en le rendant plus accessible.

Question : Que préconisez-vous comme moyens pour répondre aux demandes de la population vieillissante qui souhaite avoir accès à des services à domicile de qualité?

Mario Lyonnais : Les services à domicile sont un plus pour le système de santé. On veut améliorer le système des proches aidants et leur offrir un crédit d’impôt.

Donald Martel : On est tous d’accord à ce que les ainés restent dans leur résidence le plus longtemps possible. On veut miser sur le concept des maisons des ainés, malgré leur coût élevé, car c’est un projet de génération.

Philippe Dumas : On veut terminer les maisons des ainés en construction et prendre tous les fonds réservés pour le mettre dans l’amélioration des CHSLD et dans le maintien à domicile.

Jacques T. Watso : La clé, ce sont les proches aidants et on doit les soutenir. On veut leur assurer des avantages fiscaux, des crédits d’impôt et un incitatif salarial. On veut nationaliser les CHSLD et les maisons des ainés pour ne pas perdre le contrôle de leur bien-être.

Question : Quel soutien proposez-vous aux organismes communautaires qui ont de plus en plus de mal à répondre à la demande de leurs usagers?

Philippe Dumas : On propose de réinvestir 460M$ par année pour financer les organismes communautaires. On veut alléger les redditions de compte et, plutôt que de financer projet par projet, financer la mission.

Jacques T. Watso : On veut investir massivement dans les organismes communautaires.

Mario Lyonnais : On veut investir dans les activités terrain des organismes et enlever les gens en haut de la hiérarchie. On veut également alléger la paperasse et les redditions de compte afin que les organismes ne perdre plus de temps à monter des projets sur papier.

Donald Martel : On a fait des bons incroyables dans le financement des organismes communautaires et ce n’est pas encore assez, on veut en faire encore plus.

Emploi

Question : Selon vous, quel devrait être le nombre de nouveaux arrivants que le Québec devrait accueillir chaque année?

Donald Martel : C’est important d’être limité dans le nombre pour protéger la langue française et s’assurer de bien les intégrer.

Philippe Dumas : L’immigration amène d’autres besoins en main-d’œuvre: la francisation, l’accueil et l’intégration. Il faut arrêter de voir les immigrants comme de la main-d’œuvre. Ils viennent pour les opportunités et la qualité de vie.

Jacques T. Watso : L’immigration est importante, mais il faut aussi avoir les infrastructures pour les accueillir, pour faciliter leur intégration et pour qu’ils vivent dignement.

Mario Lyonnais: On ne devrait pas chiffrer quand on ne sait pas ce qu’on va vivre sur le terrain. Il faut prendre le temps de les accueillir et de les intégrer. Ce sont des gens qui font virer notre économie, qui viennent s’établir chez nous pour vivre longtemps, pas juste pour travailler.

Question : Comment le gouvernement peut-il s’impliquer pour favoriser la rétention et l’intégration des immigrants dans la région?

Jacques T. Watso : Il faut s’assurer d’avoir les terres pour accueillir ces gens-là, tout comme les infrastructures : ça prend des places en CPE, dans notre système de santé et dans nos écoles.

Mario Lyonnais: Il faut réduire et simplifier la paperasse du producteur agricole. Les immigrants viennent travailler et aimeraient amener leur famille, mais c’est très compliqué. On doit avoir de la main-d’œuvre qui s’établit à long terme. Il faut également accréditer rapidement les diplômes des immigrants.

Philippe Dumas : On mise sur la souveraineté afin de contrôler tous nos leviers en immigration. Il faut que les gens aient le goût de s’installer chez nous.

Donald Martel : On estime qu’il faut soutenir les initiatives, mais on ne croit pas qu’on puisse adopter des lois pour forcer les gens à rester en région.

Question : Quels sont vos plans pour combler les besoins en main-d’œuvre qu’engendrera le secteur de la filière batterie?

Phillipe Dumas : S’en remettre uniquement à l’organisation des municipalités, mais elles ont besoin d’accompagnement. La Table des MRC a fait la demande d’un Fonds régional spécial, et on veut aider notre région à accueillir toutes ces nouvelles industries.

Jacques T. Watso : Accueillir des nouveaux arrivants, et pour ceux qui travaillent dans des industries polluantes, de s’assurer qu’ils puissent adapter leur métier à des industries plus vertes.

Mario Lyonnais : Si on veut développer, il va falloir ouvrir nos zones blanches pour y mettre des résidences, et demander un coup de main du ministère de l’Environnement afin d’agrandir le périmètre urbain. Il faut faciliter la vie aux municipalités pour qu’elles puissent donner des endroits où construire et résider.

Donald Martel : Je veux piloter un comité avec des maires et des entrepreneurs pour développer une stratégie pour aller chercher des travailleurs à l’extérieur. Je veux également travailler avec les CLD.

Question : Les propriétaires de PME craignent de ne plus pouvoir être compétitifs face à ses nouvelles usines aux salaires et avantages intéressants, et de voir leurs employés quitter pour ces usines. De quelle façon prévoyez-vous soutenir les entrepreneurs du territoire?

Mario Lyonnais : En travaillant de concert avec les PME afin de garder les petites entreprises dans nos municipalités. On n’a pas encore de solutions, mais on sait l’importance de les garder vivantes.

Jacques T. Watso : On veut augmenter le salaire minimum à 18$ en offrant une aide financière aux PME pour faciliter la transition.

Philippe Dumas : On doit reconnaitre que ce qui s’en vient va nécessiter le soutien de l’État. C’est une partie de la solution d’aider nos entreprises à augmenter leur compétitivité en abordant des sujets d’avenir, comme l’économie circulaire.

Donald Martel : Adapter les services des CLD pour travailler directement avec les entrepreneurs afin de moderniser les entreprises manufacturières.

Économie

Question : Quelle solution proposez-vous pour contrer l’inflation?

Jacques T. Watso : On mise sur une meilleure redistribution des richesses.

Mario Lyonnais: Réduire les impôts, augmenter l’exemption personnelle de base d’impôt des particuliers. Laisser de l’argent dans les poches des contribuables qu’ils peuvent dépenser et faire virer l’économie.

Philippe Dumas : Ce n’est pas le temps d’affaiblir l’État et on ne peut pas se permettre de diminuer le pouvoir d’action. On veut agir auprès des gens qui en ont le plus besoin. On veut accompagner tout au long de l’année, et non envoyer des chèques.

Question : Est-ce qu’une hausse significative du salaire minimum est la solution pour réduire la pauvreté?

Donald Martel : Imposer un salaire minimum trop élevé, je craindrais le choc que ça peut provoquer aux petites entreprises.

Jacques T. Watso : Oui! On veut l’augmentation immédiate du salaire minimum. On souhaite également instaurer le programme Fabriqué au Québec, un circuit court en agriculture, l’autonomie régionale et une instance régionale de gouvernance.

Mario Lyonnais : On propose plutôt moins d’imposition, ce qui laissera plus d’argent dans les poches des gens. On peut miser aussi sur un circuit court d’alimentation.

Philippe Dumas : Il faut penser à l’extérieur de la boite, par exemple avec l’autonomie alimentaire qui a un impact direct. On pourrait aussi offrir une aide aux familles pour se passer davantage de l’automobile, qui est une dépense majeure.

Question : Quelles mesures concrètes votre parti prévoit-il adopter pour régler la situation de la couverture cellulaire dans un avenir rapproché?

Mario Lyonnais: On s’engage à développer le projet pilote sur le territoire. Il faut trouver une entreprise privée qui le fera, comme avec la fibre optique.

Donald Martel : On s’engage à donner une couverture cellulaire sur tout territoire habité et où on retrouve les routes numérotées.

Philippe Dumas : On doit rapatrier nos pouvoirs en télécommunication qui appartiennent au CRTC afin de s’assurer d’une couverture partout en région. Ce n’est pas à la MRC d’investir pour connecter les maisons.

Jacques T. Watso : On veut s’assurer du plein contrôle des télécommunications au Québec et assurer l’accessibilité cellulaire pour chaque citoyen de la circonscription.

Question : La Table des MRC du Centre-du-Québec souhaite que la région devienne la première à avoir une couverture cellulaire complète.  Que répondez-vous à cette demande des élus municipaux?

Philippe Dumas : Pourquoi pas toutes les régions qui en ont besoin? Ce n’est pas plus urgent ici qu’ailleurs. On garantit cependant qu’on va mettre le projet en œuvre rapidement, car Québec se doit de soutenir les Municipalités.

Mario Lyonnais : On est en faveur et on en connait déjà les coûts.

Donald Martel : Je souhaite qu’on ait une couverture cellulaire sur le territoire avant la souveraineté du Québec. On peut influencer le gouvernement fédéral.

Jacques T. Watso : C’est un bien essentiel, il faut s’assurer que l’ensemble du Québec ait un réseau cellulaire adéquat et fonctionnel pour l’ensemble des municipalités.

Question : Que proposez-vous pour sécuriser l’autoroute 30 et améliorer la fluidité de la circulation?

Donald Martel : On attend le diagnostic de sécurité de l’autoroute 30. On s’engage à effectuer les travaux nécessaires pour la sécurité.

Philippe Dumas : Bien qu’on puisse mettre de la pression pour faire avancer les choses, mais pour le plan de match, on doit faire confiance au ministère et en l’expertise du gouvernement.

Jacques T. Watso : Il est important d’améliorer la sécurité routière. On propose de faire des tables de concertation et de mettre en place un comité impliquant tout le monde du municipal et le ministère du Transport pour assurer le développement de notre région par la sécurité de cette voie publique.

Mario Lyonnais: Avec le développement qui s’en vient, on estime qu’on devra effectuer le doublement de l’autoroute 30.

Question : Qu’entendez-vous faire pour que les deux communautés abénakises bénéficient aussi du développement industriel à Bécancour?

Jacques T. Watso : On travaille fort pour assurer le développement de notre main d’œuvre. On a des gens qualifiés, certifiés et compétents prêts à participer au développement de l’industrie dans Nicolet-Bécancour.

Donald Martel : On souhaite la collaboration de ces deux communautés.

Philippe Dumas : Il faut reconnaitre l’autonomie de ces communautés et on a un devoir si on voit des lacunes d’être l’étincelle et de provoquer des rencontres entre nos MRC, nos Municipalités, nos communautés.

Mario Lyonnais: À Sainte-Françoise, on utilise déjà les services d’ingénierie de Wôlinak, et dans le parc industriel, il y a des contrats qui devraient leur revenir.

Éducation

Question : 23 des 25 écoles de la région affichent un état avancé ou très avancé de dégradation. Quelles actions doivent être prises pour corriger la situation?

Philippe Dumas : On va ajouter de l’argent. Ce sont 775M$ qu’on va ajouter sur le Plan québécois des infrastructures (PQI) et de mettre les écoles en priorités dans le PQI.

Jacques T. Watso : On va établir un vaste chantier de rénovation, d’agrandissement et de mise à jour des écoles.

Mario Lyonnais: Il y a beaucoup d’argent à mettre dans la mise à jour et la modernisation des écoles. On va aller voir sur le terrain ce qui se passe.

Donald Martel : 337M$ pour les écoles de la région du Centre-du-Québec ont été investis dans les quatre dernières années, mais il faut encore plus.

Question : Est-il trop tard pour corriger le tir compte tenu de la pénurie de main-d’œuvre et de l’inflation qui a fait exploser les coûts de construction?

Mario Lyonnais : Il n’est jamais trop tard, il faut que les étudiants aient le goût d’aller à l’école. On veut, par exemple, des projets pilotes avec des serres et donner le goût aux enseignants d’aller sur le terrain. Il faut également adapter nos écoles à nos gens chez nous, comme les personnes handicapées, et retrouver des plateaux de travail proche de chez nous.

Jacques T. Watso : On va assurer des investissements massifs dans les écoles pour que les enfants puissent apprendre dans un système d’éducation sain.

Philippe Dumas : Il n’est jamais trop tard pour l’éducation. On doit s’assurer de l’efficacité de nos programmes, et c’est ce qu’il faut améliorer. Il faut penser à l’extérieur de la boite et, dans certains cas, même de ramener de l’école à la maison.

Donald Martel : Il n’est jamais trop tard, il faut donner ce qu’il y a de mieux à nos élèves.

Question : Près de 18% des élèves du CSS de la Riveraine sortent du système scolaire sans diplôme – ce qui est nettement supérieur à la moyenne québécoise. Quelles solutions proposez-vous pour favoriser la réussite académique des élèves?

Jacques T. Watso : On veut une accessibilité de qualité et une justice pour tous nos jeunes. On veut éliminer les trois paliers, soit le public, le public sélectif et le privé, pour que tout le monde ait une même chance de réussite.

Mario Lyonnais: On préconise le travail-éducation. Les jeunes qui décrochent s’en vont travailler, alors on veut en faire des jeunes qui étudient en même temps qu’ils travaillent, en alternance. On peut faire la même chose avec nos métiers; on a besoin de plombiers, de mécaniciens, de soudeurs.

Donald Martel : On est dû pour faire une très grande réflexion sur l’avenir de l’éducation au Québec.

Philippe Dumas : On ne peut pas tout régler en un mandat, il faut prendre bouchée par bouchée. On croit en l’accès gratuit à la scolarité, et la première étape est de faire des CPE 100% publics.

Question : Que doit-on faire pour limiter le décrochage scolaire?

Donald Martel : On devrait être vigilant pour que les entreprises n’aillent pas chercher les jeunes qui n’ont pas fini leur secondaire. Il faut également qu’on soit plus actifs pour les métiers techniques.

Mario Lyonnais : Il faut rendre facile l’accès à la formation.

Jacques T. Watso : Il faut prendre soin de ceux qui prennent soin de nos enfants. Couvrir les heures supplémentaires, offrir une équité salariale, fournir plus de ressources pour diminuer la charge de travail.

Philippe Dumas : Il faut valoriser l’école publique et rendre accessibles financièrement les programmes parascolaires et intrascolaires grâce à des subventions.

Environnement

Question : Est-ce que vous vous engagez à ce que les nouvelles usines respectent les normes environnementales en vigueur?

Mario Lyonnais : On va s’assurer que les nouvelles entreprises respectent les normes environnementales.

Donald Martel : Toutes les lois en vigueur au Québec doivent être respectées par les nouvelles entreprises.

Philippe Dumas : Il faut élargir et améliorer nos pratiques, pas juste les appliquer.

Jacques T. Watso : Il faut faire respecter les règles en place, et même aller plus loin. Les normes doivent être plus élevées et on va s’assurer que les entreprises fassent une transition.

Question : A-t-on trop tendance à faire porter la responsabilité de la protection de l’environnement sur les individus plutôt que de resserrer les normes pour les industries?

Phillipe Dumas : L’État doit prendre ses parts de responsabilité, et on doit améliorer notre vivre ensemble. Il faut resserrer nos normes et prêcher par l’exemple.

Jacques T. Watso : Oui, la crise climatique existe. Il ne faut pas déculpabiliser les grands pollueurs. C’est le devoir de tous, on ne peut plus rejeter le problème sur les générations futures.

Donald Martel : Les projets à Bécancour devront passer par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement. On ne peut pas tout mettre sur les épaules des citoyens.

Mario Lyonnais: C’est autant la responsabilité des citoyens et des entreprises, et il faut trouver quoi faire tout le monde ensemble.

Question : Que proposez-vous pour concilier développement résidentiel et protection des milieux naturels?

Donald Martel : Il faut protéger les terres agricoles. Cependant, il faut réétudier toute la cartographie des zones agricoles. Tout territoire zoné vert n’est pas propice à l’agriculture. Aussi, les municipalités doivent se concerter et faire des réflexions pour se développer en harmonie avec les lois agricoles.

Phillipe Dumas : On estime que la densification est possible en milieu rural. On ne veut plus dézoner de zone agricole. On estime qu’il vaut mieux regarder à l’intérieur de nos zones blanches et mieux organiser le territoire, par exemple en favorisant les maisons multigénérationnelles ou la construction d’un deuxième bâtiment sur un site existant.

Jacques T. Watso : On veut soutenir la construction de 50 000 logements sociaux et écoénergétiques. Cependant, on est conscient de la réalité de Nicolet-Bécancour et qu’il y a beaucoup de dézonage à faire conjointement avec les agriculteurs, tout en assurant la pérennité des milieux humides.

Mario Lyonnais: On veut réviser la CPTAQ. On veut s’asseoir ensemble, avec les Municipalités, les MRC, les producteurs agricoles et le gouvernement afin d’exposer le problème, car on ne peut pas développer nos zones.

Question : Est-ce que les règles de protection du territoire agricole sont trop rigides et nuisent au développement des municipalités?

Jacques T. Watso : Oui, elles empêchent le développement des municipalités. Il doit y avoir une concertation, un dialogue entre le monde agricole, le monde municipal, le gouvernement et les comités de citoyens.

Mario Lyonnais: Oui, il faut voir ce qu’on peut faire dans nos municipalités, car leur survie en dépend. On ne peut plus développer notre village ou des entreprises.

Philippe Dumas : Les règles de la CPTAQ nuisent, et c’est volontaire. Il faut contenir le développement en superficie. Chaque fois qu’on prend une acre de plus sur une terre agricole, on s’attaque à notre garde-manger du Québec.

Donald Martel : Les terres agricoles sont une richesse, mais il y a des aberrations qu’il faut corriger. Autant que possible, il ne faut pas toucher aux terres agricoles, mais si on le fait, il faut compenser ailleurs.