(OPINION) Être femme et aidante: un défi de taille

Pour la journée internationale des femmes,le 8 mars 2020,les Appuis de la Mauricie et du Centre-du-Québec souhaitent mettre en lumière les 971 500 Québécoises qui assument le rôle de proche aidante auprès d’un être cher.

Aujourd’hui encore, ce sont les femmes qui assument les tâches plus traditionnelles et les plus engageantes sur le plan émotif et personnel. En 2018, le Conseil du Statut de la Femme(CSF), dans son analyse différenciée des sexes1,émettait les constats suivants, qui, deux ans plus tard, sont toujours d’actualité.

Les proches aidantes se trouvent davantage dans des situations où elles doivent conjuguer avec un travail rémunéré, les soins à leurs enfants et le travail de soutien auprès de leurs proches.

Elles investissent souvent plus de temps en soins à leurs proches et composent avec une grande diversité de tâches qui exigent un engagement personnel et émotif plus intense.

Plusieurs de ces tâches occupent une charge mentale quotidienne importante (par exemple, le transport, l’organisation des rendez-vous, l’entretien ménager, le soutien émotionnel ou les soins personnels).

On dénombre davantage de femmes parmi les personnes proches aidantes qui ont un faible revenu.

On observe une certaine incongruité dans le fait qu’elles obtiennent dans une moins grande mesure une aide publique par l’entremise des crédits d’impôt qui leur sont destinés.

De plus, toujours selon le CSF, « Les femmes en situation de proche aidance rapportent dans une plus grande proportion que les hommes avoir moins de temps pour leurs activités personnelles ou pour passer du temps avec les membres de leur famille et leurs amies et amis.»

Le rôle de proche aidant semble « plus naturel » chez la femme de par son histoire matriarcale qui la suit depuis plusieurs décennies. On constate que la femme est souvent au cœur de l’aide informelle qu’elle apporte auprès des siens. Toutefois, même si certaines façons de faire sont bien ancrées dans nos mœurs, cela n’implique pas nécessairement que l’on doit vivre notre rôle de proche aidante seule.

Des ressources existent pour venir alléger les tâches et offrir du répit.Par exemple, les entreprises d’économie sociale d’aide à domicile peuvent offrir du répit aux proches aidants à 5 $/h ou moins.

De l’information, des formations et du soutien psychosocial peuvent également être trouvés auprès des associations de proches aidants et d’organismes en lien avec les atteintes de la personne aidée (Alzheimer, Parkinson, etc.)

Pour de l’information sur les ressources disponibles, contactez le service Info-aidant au 1 855 852-7784 ou consultez le répertoire des ressources sur lappui.org en sélectionnant votre région.

 

Janik Ouimet, directrice générale de l’APPUI Centre-du-Québec

Florence Pauquay, directrice générale de l’APPUI Mauricie.