Un syndicat réclame le renvoi du ministre des Anciens Combattants

OTTAWA — Un syndicat qui représente des milliers d’employés du ministère des Anciens Combattants réclame le renvoi du ministre Lawrence MacAulay, disant qu’il a perdu la confiance des membres.

Cette demande est incluse dans une lettre envoyée au premier ministre Justin Trudeau par le Syndicat des employés des Anciens Combattants. Sa présidente nationale soutient que les membres du syndicat ne font plus confiance au ministre MacAulay, qui aurait refusé à plusieurs reprises de les rencontrer.

Le syndicat souhaitait rencontrer le ministre pour aborder de nombreux enjeux, dont un contrat de 570 millions $ récemment attribué à une entreprise externe pour fournir des services de réadaptation aux anciens combattants, ainsi que la dépendance au recours à des centaines d’employés temporaires pour réduire les listes d’attente.

«Nous avons perdu confiance en ce ministre et vous exhortons à nommer un nouveau ministre qui travaillera avec les employés et leur syndicat pour le mieux-être des anciens combattants et de leurs familles», a écrit la présidente nationale du syndicat, Virginia Vaillancourt.

En réaction, la porte-parole du ministre MacAulay, Erika Lashbrook Knutson, a contesté la version des événements de Mme Vaillancourt. Elle a affirmé que le ministre avait rencontré des employés du ministère, le syndicat et sa haute direction à de nombreuses reprises.

La dernière rencontre aurait eu lieu pas plus tard que la semaine dernière avec les gestionnaires de cas pour discuter du contrat, selon elle.

«Le syndicat devrait rencontrer des hauts fonctionnaires sur des questions contractuelles comme celle-ci, car cela est plus approprié dans les relations entre le ministère et son syndicat d’employés», a ajouté Mme Lashbrook Knutson.

Escalade graduelle des tensions

L’appel au renvoi de M. MacAulay représente une escalade significative dans un différend qui oppose le ministre et le syndicat depuis des mois, alors qu’Anciens Combattants Canada a du mal à tenir ses promesses répétées pour mieux aider les anciens militaires.

Une grande partie de la frustration actuelle du syndicat peut être attribuée au contrat que le ministère a conclu avec Partenaires des services de réadaptation aux vétérans canadiens en juin 2021. Ce pacte commencera à entrer en vigueur le mois prochain.

Le ministère soutient que le contrat aidera les gestionnaires de cas, qui sont surchargés, tout en garantissant aux anciens combattants l’accès à un réseau national de psychologues, de physiothérapeutes, de travailleurs sociaux et d’autres ressources à travers le pays.

«Le nouveau contrat réduira le fardeau administratif des gestionnaires de cas, leur permettant de passer plus de temps avec leurs clients et moins de temps sur la paperasse», a expliqué le porte-parole du ministère, Marc Lescoutre, dans un courriel.

«Cela vaudra dire moins d’étapes pour les anciens combattants et les gestionnaires de cas qui les servent, ce qui leur laissera plus de temps pour se concentrer sur la réadaptation elle-même.»

Les anciens combattants se plaignent depuis longtemps que les gestionnaires de cas partout au pays sont débordés. Les libéraux ont promis de réduire la charge de travail à en moyenne 25 anciens combattants pour chaque gestionnaire, mais cette promesse n’a toujours pas été tenue.

Le syndicat allègue que le contrat aura l’effet inverse en ajoutant une autre couche de bureaucratie avec laquelle les anciens combattants devront composer, tout en modifiant radicalement le rôle des gestionnaires de cas.

«Notre plus grande crainte actuellement est que nous ne savons pas à quoi ressemblera le rôle des gestionnaires de cas après l’entrée en vigueur de ce contrat», a indiqué Mme Vaillancourt en entrevue.

Mme Vaillancourt affirme que le syndicat a écrit trois fois au ministre MacAulay depuis juin pour demander une rencontre, mais que ses requêtes ont été largement ignorées.

«Les anciens combattants méritent mieux, et si nous voulons mieux pour les anciens combattants, alors ils ont besoin d’un ministre qui travaille réellement pour eux», selon elle.