Manif sur l’entrée en vigueur de dispositions en santé-sécurité dans la construction

MONTRÉAL — Des travailleurs de la construction, et même d’autres secteurs d’activité, manifesteront devant les bureaux de la CNESST, mardi à Montréal, pour s’assurer qu’il n’y ait pas de report des futures dispositions en santé-sécurité au travail qui doivent entrer en vigueur le 1er janvier.

Ces dispositions, contenues dans la réforme en santé-sécurité qu’avait fait adopter le ministre du Travail, Jean Boulet, il y a un peu plus d’un an, prévoient notamment la désignation de représentants en santé et en sécurité dans les chantiers de construction. Leur nombre variera selon la taille du chantier.

Or, des associations patronales de la construction se sont plaintes de l’échéancier, du temps pour s’y préparer, de la formation et des coûts que cela va engendrer.

La Corporation des entrepreneurs généraux, par exemple, dit «multiplier les démarches auprès du gouvernement et de la CNESST (Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail) pour une transition plus facile vers le nouveau régime».

Les cinq grandes organisations syndicales de la construction organisent donc une manifestation, mardi, pour inviter la CNESST à «ne pas céder à la pression patronale» en reportant ou en allégeant l’application des dispositions en santé-sécurité dans la construction.

La FTQ-Construction, le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), le Syndicat québécois de la construction, la CSD-Construction et la CSN-Construction seront appuyés par des travailleurs provenant d’autres syndicats.

«40 ans qu’on est prêt»

«Nous, ça fait 40 ans qu’on est prêt et qu’on les attend ces dispositions-là», a lancé en entrevue Simon Lévesque, responsable en santé et en sécurité à la FTQ-Construction.

Les travailleurs de la construction seront mieux protégés, à compter du 1er janvier, par la présence de ces représentants en santé-sécurité, croit-il.

«Ça a fait ses preuves; ça a fonctionné au niveau des mines, où il y avait un taux de décès au travail et d’accidentés du travail (qui était) l’équivalent de la construction. Et ils se sont améliorés de beaucoup», a plaidé M. Lévesque.

«Ces mécanismes-là ont fait leurs preuves, parce qu’on demande l’implication des travailleurs. Les travailleurs connaissent bien leur milieu de travail, puis ils savent ce qui est dangereux au niveau des chantiers de construction et puis ils sont capables de l’identifier», explique-t-il.

Bien que des entrepreneurs aient demandé des assouplissements, des délais, les syndicats maintiennent leur position. «J’ai confiance en la CNESST. De toute façon, je ne crois pas que la CNESST peut céder. La mission de la CNESST n’est pas de céder au niveau de la Loi sur la santé et la sécurité du travail, c’est de la faire appliquer», a lancé M. Lévesque.

La manifestation de mardi, de 11h à midi, cible donc aussi les employeurs, fait-il valoir.