Longueuil pourrait être paralysé par la grève d’un important transporteur scolaire

MONTRÉAL — Des centaines d’élèves de la Rive-Sud de Montréal seront privés de transport scolaire dès mardi en raison d’une grève d’une durée indéterminée déclenchée par les chauffeurs d’Autobus Longueuil. 

Les membres de la section locale 510 d’Unifor travaillant pour Autobus Longueuil déclencheront la grève à partir de minuit dans la nuit de lundi à mardi. 

Le Centre de services scolaire (CSS) Marie-Victorin est le principal client de ce transporteur scolaire. Selon son site web, il est l’un des plus importants Centre de services scolaire au Québec et «dessert plus de 44 000 élèves, jeunes et adultes».

Dans un courriel transmis à La Presse Canadienne, le CSS Marie-Victorin indique que la grève affecte environ 30 % de ses élèves qui sont transportés par Autobus Longueuil. 

Les chauffeurs d’autobus scolaires de la section locale 510 d’Unifor sont sans contrat de travail depuis le 30 juin 2022. Les quelque 70 salariés syndiqués avaient voté unanimement en faveur d’un mandat de grève si une entente de principe n’était pas conclue avant le 20 mars 2023.

Le syndicat soutient que les salaires actuels ne sont pas représentatifs «de la hauteur des responsabilités» des travailleurs qui ont la charge de transporter les enfants entre leur domicile et les écoles. Il souligne aussi qu’ils doivent gérer des «problèmes de circulation, de pannes, de remplissage de réservoirs de carburant et de discipline dans les autobus».  

Dans un communiqué, Jean-Yves Filion, représentant national pour Unifor Québec, qualifie les salaires proposés par l’employeur de «franchement indécents». Il mentionne que tous les transporteurs scolaires peinent à recruter du personnel et que cela menace le maintien de ce service. Il demande que les conditions de travail des chauffeurs soient améliorées. 

«Nos membres sont prêts à aller jusqu’au bout», commente-t-il. 

Le communiqué de presse d’Unifor fait valoir que le gouvernement du Québec a versé une bonification aux transporteurs scolaires s’élevant de 15 % à 30 % de leurs contrats pour pallier différents problèmes. Selon le syndicat, cette somme devait servir à offrir des «salaires décents» aux salariés. Il dénonce que l’aspect salarial n’avance pas dans les négociations avec l’employeur.

«C’est vraiment désolant parce que c’est environ 1500 élèves qui seront privés de transport scolaire dès demain matin», se désole Jean-Yves Filion. 

Le CSS Marie-Victorin s’organise 

Des mesures d’atténuation ont été mises en place par le CSS Marie-Victorin afin de réduire le plus possible les impacts de cette grève. Entre autres, «un service de surveillance exceptionnel» et sans frais sera offert aux parents qui sont dans l’incapacité de transporter leurs enfants au début et à la fin des classes. Un sondage envoyé vendredi dernier doit préalablement avoir été complété par les parents pour y avoir accès.

De plus, les heures de surveillance seront étendues au secondaire après la fin des classes. 

«Pour les élèves du secondaire ou de 12 ans et plus, des billets d’autobus seront distribués, de manière à ce que les élèves qui le      souhaitent puissent prendre le transport en commun du RTL, sans frais», indique le CSS Marie-Victorin.

Les enfants de 11 ans et moins ont déjà un accès gratuit au transport en commun.

Puisque le nombre d’utilisateurs sur les lignes du Réseau de transport de Longueuil (RTL) risque d’augmenter, le CSS Marie-Victorin conseille de privilégier le transport des élèves par les parents ou le covoiturage si cela est possible. 

Le Centre de services scolaire assure qu’il gardera informées les familles de tout développement avec le transporteur scolaire. «Il continuera de suivre la situation de près et souhaite un retour rapide à la normale».