L’homme qui a défoncé les grilles de Rideau Hall perd l’appel de sa sentence

OTTAWA — La Cour d’appel de l’Ontario a rejeté l’appel concernant la sentence dans le cas d’un Manitobain qui avait défoncé les grilles sur le terrain de Rideau Hall en 2020 et avait cherché une confrontation armée avec le premier ministre. 

Une décision datée de jeudi indique que la peine de six ans accordée à Corey Hurren en mars 2021, moins un an pour le temps qu’il a passé en détention avant sa condamnation, était «tout à fait appropriée».

Corey Hurren, un charcutier qui a servi en tant que réserviste pour les Forces armées canadiennes, avait plaidé coupable à sept accusations liées aux armes et à une accusation de méfait pour ses actions le matin du 2 juillet 2020.

Avec son camion, il a défoncé la grille de l’entrée pour piétons sur le terrain de Rideau Hall, où vivent à la fois la gouverneure générale et le premier ministre, et est parti à pied avec trois armes à feu chargées et un couteau avant de s’engager dans une impasse de 90 minutes avec des agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Corey Hurren, qui avait 46 ans à l’époque, a déclaré aux officiers qu’il était là pour arrêter le premier ministre Justin Trudeau et qu’il était en colère contre les restrictions de COVID-19 et les récents amendements aux lois sur les armes à feu.

La Cour d’appel a déclaré que le juge qui avait prononcé la peine avait eu raison de conclure que les crimes de M. Hurren «réclamaient une dénonciation dans les termes les plus forts» et une peine qui dissuaderait les autres de se livrer à une conduite similaire.

L’avocat de M. Hurren avait fait valoir que le juge chargé de déterminer la peine n’avait pas accordé suffisamment d’attention aux problèmes de santé mentale qui auraient joué un rôle dans son motif pour avoir commis les infractions.

Mais les juges ont déclaré qu’il n’y avait pas d’erreur dans la manière dont le juge a pris en compte le diagnostic d’un psychologue sur M. Hurren dans sa décision de condamnation. 

En fin de compte, ce juge avait conclu que les opinions politiques de M. Hurren étaient le facteur le plus important dans sa décision de s’armer et de se rendre à Ottawa.

«Le juge qui a prononcé la peine n’a commis aucune erreur en décrivant la conduite de l’appelant comme une « agression armée contre le gouvernement »», lit-on dans la décision publiée jeudi.

«Quelles que soient ses opinions politiques, il n’est tout simplement pas acceptable au Canada de s’armer de n’importe quel type d’arme pour exprimer ces opinions ou son mécontentement à l’égard du gouvernement. La conduite de l’appelant a non seulement posé un danger mortel pour lui-même et les autres, mais elle a également menacé les valeurs canadiennes. Une peine exemplaire s’imposait.»

Corey Hurren doit rester incarcéré pendant encore trois ans. Il lui est également interdit de posséder des armes à feu, des munitions ou des substances explosives pour le reste de sa vie.