Coups de feu sur une école juive: une ministre veut un forum sur l’antisémitisme

TORONTO — À peine nommée ministre associée à la sécurité publique, Rachel Bendayan a annoncé vendredi la tenue prochaine d’un forum sur l’antisémitisme, quelques heures après qu’une école juive de Toronto eut été la cible d’une rafale de tirs.

«Nous allons convoquer nos partenaires au niveau des provinces et des territoires, mais aussi au niveau des municipalités ainsi que les autorités de la police afin de voir comment nous pouvons travailler tous ensemble afin de combattre les crimes haineux», a-t-elle indiqué lors d’une mêlée de presse à Ottawa.

Mme Bendayan, qui a aussi été nommée en matinée ministre des Langues officielles, a mentionné qu’elle s’était entretenue avec le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Mike Duheme, au sujet des coups de feu tirés pendant la nuit.

Celle qui est également députée d’Outremont a rappelé qu’un autre crime semblable avait eu lieu cette semaine à Montréal, lorsqu’un incendie criminel a été déclenché dans une synagogue.

«Dans ma propre circonscription, nous avons eu de multiples incidents, y compris des coups de feu tirés sur des écoles primaires juives, non pas une fois, non pas deux fois, mais bien trois fois», a-t-elle ajouté.

Elle souhaite ainsi s’attaquer de front à l’augmentation des crimes haineux. «En 2022-2023, le nombre de crimes contre les Canadiens de confession juive a augmenté de 71%, la plus forte hausse jamais encaissée», a précisé la libérale.

Les élèves ont repris les cours vendredi matin dans l’école juive de Toronto, quelques heures après que la police a déclaré que l’école était la cible de ce qui semblait être une rafale de tirs nocturne pour la troisième fois cette année.

La police a déclaré avoir commencé à enquêter après que des agents ont été appelés à Bais Chaya Mushka, à North York, vers 2 h 30 du matin. Sur les lieux, ils ont trouvé «des preuves de décharge d’arme à feu».

Aucun blessé n’a été signalé, a déclaré la police dans un message publié sur les réseaux sociaux vendredi matin. Dans un communiqué, la mairesse de Toronto, Olivia Chow, a indiqué que l’école avait subi «quelques dommages».

«Trop, c’est trop. L’antisémitisme et les attaques antisémites n’ont pas leur place à Toronto», a déclaré Mme Chow. Chaque acte antisémite est un acte de trop à Toronto. Les élèves et la communauté de Bais Chaya Mushka ont le droit d’apprendre et d’enseigner dans un environnement sûr, sans haine ni violence.»

Pas la première fois

L’école avait déjà été la cible de tirs nocturnes à deux reprises; en mai et en octobre.

Un garçon de 17 ans et un homme de 20 ans ont été arrêtés lors des événements d’octobre. La police indiquait alors qu’elle travaillait pour déterminer si les deux fusillades étaient liées.

La police n’a pas immédiatement répondu aux questions de la Presse Canadienne vendredi matin. Dans un message de suivi sur X, elle a déclaré qu’une mise à jour serait fournie dans l’après-midi.

Un groupe local de sécurité de la communauté juive a affirmé que les élèves avaient été accueillis à nouveau à l’école malgré les tirs de cette nuit.

«Alors que nous évaluons les implications de ces derniers incidents pour la sécurité de notre communauté, nous tenons les institutions juives de la région du Grand Toronto informées de la situation et du besoin critique de vigilance», peut-on lire dans une mise à jour du Jewish Security Network, un groupe lancé par l’United Jewish Appeal of Greater Toronto en réponse à une augmentation signalée de l’antisémitisme depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

La publication indique que l’école a été endommagée après avoir essuyé des coups de feu.

Cette enquête a lieu un jour après qu’une synagogue de Montréal a été la cible d’une attaque présumée à la bombe incendiaire pour la deuxième fois en un peu plus d’un an.