Air Canada et le syndicat de ses pilotes concluent une entente de principe
MONTRÉAL — Soupir de soulagement pour les quelque 100 000 passagers qui volent quotidiennement avec Air Canada et les entreprises qui comptent sur le transport aérien de marchandises au pays.
Air Canada et le syndicat qui représente ses pilotes ont conclu une entente de principe, évitant un arrêt de travail de justesse avant l’échéancier fixé par les deux parties.
La compagnie aérienne a annoncé à minuit et demi dimanche avoir conclu un accord préliminaire avec l’Air Line Pilots Association (ALPA), qui représente plus de 5200 pilotes d’Air Canada et d’Air Canada Rouge.
Air Canada a affirmé dans un communiqué de presse que le nouveau contrat de travail de quatre ans «reconnaît les contributions et le professionnalisme» de ses pilotes, «tout en fournissant un cadre pour la croissance future de l’entreprise».
Celle-ci a précisé que les modalités de l’entente demeureront confidentielles en attendant le vote de ratification des employés, qui devrait avoir lieu au cours du prochain mois, et l’approbation du conseil d’administration d’Air Canada.
Le syndicat, qui dit représenter plus de 5400 pilotes d’Air Canada, a indiqué dans un communiqué que «l’accord préliminaire générera une valeur supplémentaire d’environ 1,9 milliard $ pour les pilotes d’Air Canada pendant l’entente».
L’enjeu salarial était au coeur du litige, alors que les deux parties négociaient depuis plus de 14 mois.
«Le chemin a été exceptionnellement long pour en arriver à cet accord, mais la mobilisation constante et la détermination unie de nos pilotes ont été le catalyseur pour obtenir ce contrat», a déclaré la première officière Charlene Hudy, présidente du Conseil exécutif supérieur d’Air Canada ALPA.
«Après plusieurs semaines consécutives d’intenses négociations menées jour et nuit, des progrès ont été réalisés sur plusieurs enjeux clés, notamment la rémunération, la retraite et les règles de travail», a-t-elle précisé.
À compter de minuit la nuit dernière, le syndicat et l’employeur pouvaient donner un préavis de 72 heures avant de déclencher une grève ou d’imposer un lock-out, ce qui aurait perturbé les plans de voyage des plus de 100 000 passagers qui volent quotidiennement avec Air Canada.
Air Canada et Air Canada Rouge continueront d’ailleurs de fonctionner normalement, a souligné la compagnie aérienne.
«Les clients dont les vols étaient initialement prévus entre le 15 et le 23 septembre et qui se sont prévalus de la politique de bonne volonté de la Société relative au conflit de travail afin de modifier leur réservation pour une autre date avant le 30 novembre 2024 peuvent revenir sans frais à leur réservation initiale dans la même cabine, à condition qu’il y ait de la place», a-t-elle indiqué.
Dans les jours précédents, les deux parties avaient pourtant fait savoir qu’elles étaient très éloignées sur l’enjeu central de la rémunération.
Le syndicat avait soutenu que la cupidité de l’entreprise freinait les pourparlers au moment où Air Canada continue d’afficher des profits records, tout en s’attendant à ce que les pilotes acceptent une rémunération inférieure à celle du marché.
De son côté, la compagnie prétendait que le syndicat était inflexible avec des «demandes salariales déraisonnables», ce qui l’a incitée à demander au gouvernement fédéral d’être prêt à intervenir.
Entreprise dans cette dépêche: (TSX:AC)