Plafond de la dette: Biden célèbre une crise évitée dans un discours du bureau ovale

WASHINGTON — Le président américain Joe Biden a célébré une «crise évitée» dans son premier discours à la nation depuis le bureau ovale vendredi soir, prêt à signer un accord budgétaire qui élimine le potentiel d’un défaut sans précédent du gouvernement qui, selon lui, aurait été catastrophique pour les économies américaine et mondiale.

La mesure bipartisane a été approuvée par le Sénat tard jeudi soir après avoir été adoptée par la Chambre lors d’une autre session tardive la nuit précédente. M. Biden devrait signer l’accord à la Maison-Blanche samedi avec seulement deux jours restant jusqu’à ce que le département du Trésor avertisse que les États-Unis ne seraient pas en mesure de respecter leurs obligations.

«L’adoption de cet accord budgétaire était essentielle. Les enjeux n’auraient pas pu être plus élevés», a affirmé M. Biden. «Rien n’aurait été plus catastrophique», a-t-il dit, que de faire défaut sur la dette du pays.

L’accord a été conclu par M. Biden et le président de la Chambre, Kevin McCarthy, accordant aux républicains certaines des réductions de dépenses fédérales qu’ils exigeaient, mais maintient les principales priorités démocrates. Il relève le plafond de la dette jusqu’en 2025 – après l’élection présidentielle de 2024 – et donne aux législateurs des objectifs budgétaires pour les deux prochaines années, dans l’espoir d’assurer la stabilité fiscale alors que la saison politique s’intensifie.

«Personne n’a obtenu tout ce qu’il voulait, mais le peuple américain a obtenu ce dont il avait besoin», a déclaré M. Biden, soulignant le compromis et le consensus dans l’accord. Nous avons évité une crise économique et un effondrement économique.»

Joe Biden a profité de l’occasion pour détailler les réalisations de son premier mandat alors qu’il se présente à nouveau à l’élection, y compris le soutien à la fabrication de haute technologie, les investissements dans les infrastructures et les incitations financières pour lutter contre le changement climatique – tout en mettant en lumière comment il a empêché des réductions de dépenses plus importantes poussées par les républicains qui, selon lui, auraient annulé son programme.

«Nous réduisons les dépenses et réduisons les déficits en même temps, a fait valoir M. Biden. Nous protégeons des priorités importantes, de la sécurité sociale à l’assurance-maladie, en passant par Medicaid, les anciens combattants et nos investissements transformationnels dans les infrastructures et l’énergie propre.»

Même s’il s’est engagé à continuer à travailler avec les républicains, M. Biden a également fait ressortir les contrastes avec le parti adverse, notamment en ce qui concerne l’augmentation des impôts sur les riches, une mesure souhaitée par le président démocrate.

Selon lui, il faudra peut-être attendre un second mandat pour cela.

«Je vais revenir, a-t-il dit. Avec votre aide, je vais gagner.»

Les remarques de M. Biden étaient les commentaires les plus détaillés du président démocrate sur le compromis que lui et son équipe avaient négocié. Il est resté en grande partie silencieux publiquement pendant les pourparlers, une décision qui a frustré certains membres de son parti, mais qui avait pour but de permettre aux deux parties de parvenir à un accord et aux législateurs de le voter. 

Biden félicite les républicains 

L’attachée de presse de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, a déclaré vendredi que M. Biden profitait de l’occasion pour prononcer son premier discours à la nation depuis le Resolute Desk du Bureau ovale, car «il voulait s’assurer que le peuple américain comprenait à quel point il était important de faire avancer les choses, à quel point il était important de le faire de manière bipartisane».

Joe Biden a félicité M. McCarthy et ses négociateurs pour avoir agi de bonne foi, et tous les dirigeants du Congrès pour avoir assuré une adoption rapide de la législation. «Ils ont agi de manière responsable et ont fait passer le bien du pays. Il a également renouvelé son discours sur son style de gouvernance, qu’il a décrit comme étant moins bruyant et moins tempéré que les quatre années du président Donald Trump.

«Je sais que le bipartisme est difficile, a-t-il reconnu. Et l’unité est difficile. Mais nous ne devons jamais arrêter d’essayer».

Dans l’ensemble, le projet de loi de 99 pages limite les dépenses pour les deux prochaines années et modifie certaines politiques, notamment en imposant de nouvelles exigences de travail aux Américains âgés recevant une aide alimentaire et en donnant le feu vert à un gazoduc des Appalaches auquel de nombreux démocrates s’opposent. Certaines règles environnementales ont été modifiées pour aider à rationaliser les approbations des projets d’infrastructure et d’énergie. 

Le Bureau du budget du Congrès estime qu’il pourrait en fait élargir l’éligibilité totale à l’aide alimentaire fédérale, avec l’élimination des exigences de travail pour les anciens combattants, les sans-abri et les jeunes qui quittent les familles d’accueil.

La législation renforce également les fonds pour la défense et les anciens combattants, réduit les nouveaux fonds destinés à l’Internal Revenue Service (IRS) et rejette l’appel de M. Biden à supprimer les allègements fiscaux accordés par M. Trump aux entreprises et aux riches pour aider à combler les déficits du pays. Mais la Maison-Blanche a assuré que les plans de l’IRS visant à renforcer l’application des lois fiscales pour les personnes à revenu élevé et les sociétés se poursuivraient.

L’accord impose également une réduction globale automatique de 1% des programmes de dépenses si le Congrès n’approuve pas ses projets de loi de dépenses annuels – une mesure conçue pour faire pression sur les législateurs des deux parties pour qu’ils parviennent à un consensus avant la fin de l’exercice en septembre.

Dans les deux chambres, les démocrates ont été plus nombreux que les républicains à soutenir la législation, mais les deux partis ont joué un rôle essentiel dans son adoption. Au Sénat, le résultat a été de 63-36 : 46 démocrates et indépendants et 17 républicains se sont prononcés en faveur de la loi, tandis que 31 républicains, quatre démocrates et un indépendant qui s’est rallié aux démocrates s’y sont opposés. Le vote à la Chambre était 314-117.

-Avec la collaboration de Lisa Mascaro.