Vers une expansion du port de Bécancour?
ÉCONOMIE. Le président-directeur général de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour (SPIPB), Maurice Richard, estime que l’enveloppe de 300M$ consacrée à la création de zones industrialo-portuaires pourrait permettre de procéder à l’expansion du port de Bécancour.
«Nous cadrons très directement dans le programme. Il y a une consolidation des ports qui pourra se faire grâce au programme. On souhaiterait installer une gare de triage dans le parc industriel, au service des industries. Il y a déjà des mini-gares de triage pour les usines. Là, on parle de lignes particulières en rang d’oignons qui permettraient de stationner les trains pour du remisage plutôt que de les garder dans l’entrepôt. Ça fait partie de nos projets. C’est relié à des dossiers qu’on traite actuellement de façon confidentielle pour lesquels il y a un besoin de quais dédiés, c’est-à-dire des quais qui seraient réservés et loués par ces entreprises, car ils auraient des bateaux qui entreraient et ressortiraient continuellement», indique M. Richard.
La Société du parc industriel et portuaire aurait ainsi besoin de mettre en place la section de quais numéro 6, un investissement qui pourrait s’articuler entre 200 et 250M$.
Actuellement, une quinzaine de projets actifs sont traités confidentiellement par l’organisation. À terme, ces investissements pourraient permettre de créer jusqu’à 1000 emplois dans les domaines de la métallurgie, de la chimie et de l’alimentation. Il serait toutefois difficile de prédire des annonces pour la prochaine année dans ces dossiers, souligne M. Richard qui préfère ne pas s’avancer.
Pas de concurrence entre Trois-Rivières et Bécancour
Le président-directeur général de la SPIPB affirme qu’il n’y a pas de concurrence entre les ports de Trois-Rivières et de Bécancour.
«Les normes de l’enveloppe de 300M$ sont très larges. Une première ouverture possible passe par les organisations en opération portuaire qui peuvent soumettre des projets d’agrandissement, de consolidation, de mise en place de gares de triage pour du chemin de fer ou de l’arrimage entre les réseaux routiers, ferroviaires et portuaires par exemple. Pour ces dossiers, l’aide correspond au tiers de l’investissement», explique-t-il.
Les investisseurs privés qui auraient besoin d’un équipement particulier, des convoyeurs sur les quais par exemple, pourraient également être subventionnés dans le cadre du programme.
«C’est un beau programme pour les investisseurs et les opérateurs de parcs industriels et de ports. À Bécancour, on est le prototype pour le modèle des zones industrialo-portuaires. Le produit que nous avons est unique au Québec. On reçoit en moyenne un investisseur par semaine intéressé par les installations du port de Bécancour, et on parle d’investisseurs majeurs», note M. Richard.
Quest: le dossier n’est pas mort
Maurice Richard a profité de son allocution durant le déjeuner-conférence des Manufacturiers Mauricie Centre-du-Québec, vendredi matin, pour préciser que le projet de l’entreprise Quest est toujours sur la table.
«Quest a 12M$ pour faire des recherches afin de trouver la meilleure méthode d’exploitation des terres rares au Québec. Ils ne peuvent pas faire comme en Chine. Lors de l’audience du BAPE, on veut que les chercheurs puissent présenter la bonne technologie à utiliser pour exploiter les terres rares en fonction des normes en vigueur ici», a-t-il expliqué en rappelant que les minéraux rares qui seraient extraits sont essentiels dans la technologie moderne, telle que les téléphones intelligents et les voitures électriques.
Actuellement, la Chine est le principal exploitant, ainsi que la Californie dans une très mince proportion.