Vers un renouvellement du permis pour dix ans à Gentilly-2
DOSSIER. Le renouvellement du permis d’Hydro-Québec pour la centrale nucléaire Gentilly-2 ne devrait être qu’une formalité, puisque la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) recommandera la poursuite des activités.
C’est ce que l’on peut apprendre dans le mémoire que vient de rendre public la CCSN en vue des audiences publiques qui doivent se tenir les 4 et 5 mai prochains.
Depuis 2011, Hydro-Québec possédait un permis d’exploitation de la centrale pour une période de cinq ans. Celui-ci viendra à échéance le 30 juin 2016, malgré l’arrêt de la centrale le 28 décembre 2012. La Société d’État obtiendra donc un permis de déclassement pour les dix prochaines années.
Celui-ci couvrira le passage de l’État de stockage sûr des grappes de combustible irradiées dans la piscine à l’Aire de stockage à sec (ASSCI), ainsi que le début de la période de mise en dormance.
Après que le cœur du réacteur eut été complètement déchargé, le 3 septembre 2013, la centrale est entrée à l’état de stockage sûr (ESS) à partir du 2 décembre 2014. L’ensemble des grappes a alors été transféré à la piscine où elles doivent y séjourner pour une période minimale de sept ans.
Une fois que ce sera fait, elles seront installées dans un cylindre pouvant contenir 600 grappes avant d’être transférées dans des modules disposant d’un blindage radiologique adéquat, grâce à une structure en béton armé de près d’un mètre d’épaisseur.
Il reste encore de la place dans l’un des neuf modules en place et deux autres seront construits au cours des prochains mois.
Déjà, 101 400 grappes se trouvent à l’ASSCI et 28 541 autres devront y être transférées avant que la centrale atteigne l’ESS à sec qui est prévu d’ici la fin de 2020. Pour le reste du permis qui s’échelonnera jusqu’en 2026, les opérations consisteront surtout en de la surveillance des installations et des suivis environnementaux.
Projets pilotes et études en cours
Des projets pilotes seront aussi réalisés pour évaluer la faisabilité de disposer des déchets très faiblement radioactifs, comme des gants de travailleurs, afin d’éviter l’encombrement et le report de leur manipulation.
Une étude est aussi en cours afin d’évaluer la possibilité de transférer de l’alimentation électrique 230 kV vers une source d’alimentation de 25 kV suite à l’atteinte de l’ESS à sec. À ce moment, les besoins en refroidissement, en alimentation électrique et en services seront grandement réduits.
Hydro-Québec prévoit aussi remplacer les ordinateurs de contrôle avec un nouveau système de surveillance des paramètres.