Une nouvelle vocation pour près de 300 églises du Québec

Depuis près d’un siècle, des églises du Québec sont vendues, transformées sinon démolies.

Certaines ont été rayées de la carte pour laisser place à des développements immobiliers et routiers. D’autres sont devenues inutiles en raison de la fusion de deux communautés religieuses.

À partir des années 1990, la désertion des églises, le vieillissement de la communauté religieuse et la baisse des vocations religieuses ont poussé les diocèses et les fabriques à commencer à se départir de leur bâtiment, dont l’entretien est onéreux. Une poignée d’églises changeaient alors de main chaque année.

De 1900 à 2003, près de 250 églises ont été converties, a évalué la Chaire de recherche en patrimoine urbain de l’Université du Québec à Montréal.

Au fil des ans, la cadence s’est accélérée. Tellement qu’aujourd’hui, près d’une église par semaine est fermée, vendue ou transformée. Au moins 50 églises délaissent annuellement en tout ou en partie leur fonction religieuse.

Ainsi, depuis une décennie, pas moins de 285 églises du Québec ont changé de vocation ou sont sur le point de l’être, révèlent des données obtenues par TC Media.

La région n’échappe pas au phénomène. Nous vous présentons cette semaine le portrait de la situation dans Nicolet-Bécancour.

La deuxième vie des églises du Québec

– Nouvelle tradition religieuse 17% – Sans fonction 16% – Multifonctionnel 13% – Démolie 12% – Culturelle 8% – À vendre 8% – Résidentiel (logement abordable, multiple et pour les personnes âgées ainsi que les maisons individuelles) 7% – Communautaire 6% – Institutionnel 4% – Plateau sportif 3% – Commercial 3% – Bibliothèque 2% – Bureaux municipaux 1% (Source : Conseil du patrimoine religieux du Québec 2012)

EN CHIFFRES

12%

En 2003, le Conseil du patrimoine religieux du Québec a recensé tous les lieux de culte en fonction. Il a dénombré 2751 églises et chapelles. Près de 12% d’entre elles ont été fermées, vendues ou transformées, sinon elles sont en voie de l’être, ou démolies.

Le financement : le nerf de la guerre

– Le ministère de la Culture dispose d’une enveloppe budgétaire, dont une partie est gérée par le CPRQ, pour protéger le patrimoine religieux. – Le CPRQ accorde son aide financière à hauteur de 70% des coûts des projets. Il évalue ceux-ci selon la valeur patrimoniale de l’église – un classement des églises construites avant 1945 a été fait -, la teneur des travaux et la participation de la communauté. – Du côté du ministère de la Culture, il finance en partie les projets situés sur des sites patrimoniaux, désignés par lui-même et/ou les municipalités.