Une mise en garde s’impose

JUSTICE. Avant que les détenus soient libérés, Gaby Lauzière, conseillère en emploi en milieu carcéral à l’établissement de détention de Trois-Rivières, leur lance une mise en garde.

«Je leur rappelle que la personne qu’ils auront en face d’eux, lors d’une entrevue, ne connaît peut-être rien du milieu judiciaire. Ce qu’elle en connaît, c’est ce qu’on a vu à la télé, dans les journaux et dans les émissions. Et ce qu’on voit là, ça ne représente pas la majorité des personnes incarcérées ou judiciarisées», explique-t-elle, en donnant l’exemple de Luka Rocco Magnotta.

Du côté des employeurs, Mme Lauzière croit qu’ils devraient avoir le réflexe d’aller un peu plus loin dans leur démarche, lorsqu’ils rencontrent un individu qui a été incarcéré. «L’important, c’est qu’ils aillent vérifier si la personne a les compétences pour faire le travail. Est-ce qu’elle a ce qu’il faut pour le faire? Si oui, est-ce que le dossier vient vraiment déranger quelque chose à ce moment-là?»

Elle suggère de «changer de chaise» une fois de temps en temps et se questionner un peu. «Quelle est l’expérience de vie de la personne? Le délit était-il contextuel? Il ne faut pas oublier que certains ont toujours connu ce genre de vie-là. Il faut se demander ceci: si on avait eu le même vécu, où serions-nous rendus?»

L’effet «Unité 9»

Bien que le contexte de l’émission Unité 9 soit différent de ce qui se passe à l’établissement de détention de Trois-Rivières, Gaby Lauzière croit que le téléroman permet d’ouvrir des discussions. Elle considère également que l’émission arrive à démontrer certaines choses intéressantes.

«Tout n’est pas pareil, si je compare à ce que je vis, à commencer par le fait qu’Unité 9 se déroule dans un pénitencier pour femmes. Cela dit, j’espère que ça a ouvert l’esprit des téléspectateurs pour leur démontrer que les détenus sont d’abord et avant tout des êtres humains.»