Une formation de premier plan

COLLÈGE SHAWINIGAN. Cours de 1605h sur quatre sessions, dont 405h se déroulent directement sur le terrain, le programme Techniques d’intervention en milieu carcéral du Collège Shawinigan jouit d’une très bonne réputation à travers le Québec. TC Media a rencontré trois étudiants qui complèteront prochainement leur formation.

Avec un taux d’embauche de 80%, l’attestation d’études collégiales Techniques d’intervention en milieu carcéral du Collège Shawinigan a une très bonne cote chez les employeurs. «J’ai grandi dans une famille de policiers et depuis que je suis jeune, c’est clair que c’est là-dedans que je travaillerai. J’ai toujours eu un penchant pour la relation d’aide. J’ai déjà travaillé comme agente de sécurité en psychiatrie», a expliqué Jennifer Ellyson, 24 ans. «J’ai travaillé dans un centre jeunesse, où j’ai eu l’occasion de toucher à tout. J’ai vraiment aimé ça et j’ai également travaillé à Robert Giffard. Je suis venu suivre la formation pour chercher des outils», raconté David Simard, 24 ans.

Pour sa part, Prudencio Da Silveira semble être littéralement tombé en amour avec sa nouvelle formation. «J’ai toujours aimé le droit et j’ai travaillé comme agent de sécurité. Tu côtoies des gens, à qui tu apportes de l’aide. Tu fais également beaucoup de conscientisation. J’ai été journaliste et je voulais rejoindre cette idée d’apporter de l’aide et une certaine éducation à ces personnes. C’est un petit peu la continuité de ma carrière d’agent de sécurité».

Des perceptions pas toujours exactes

La formation permet aux étudiants d’être en mesure de bien intervenir lorsqu’une situation problématique survient. «Tu peux avoir plusieurs idées préconçues des prisons avec les films. Nous recevons une formation très spécifique, qui t’aide à comprendre les détails d’une conversation au niveau verbal et non-verbal. Nous voyons l’aspect psychologique des échanges, afin de bien saisir la personne que nous avons devant nous», a raconté la souriante Jennifer. Ses collègues de classe croient qu’une bonne communication est essentielle pour bien réussir dans leur milieu. «Je crois qu’il y a une différence entre ce que tu peux vivre aux États-Unis et ce que tu vivras au Québec ou au Canada. Tu vois souvent des émeutes à la télévision, mais ça ne reflète pas l’image de ce que tu vis concrètement. Les techniques de communication sont très importantes. Elles te permettent de faire passer ton message et de bien composer avec les patients. Lors de ton stage, tu vois la réalité des gardiens de prison sur une base régulière. Tu comprends leur milieu et tu vois ta capacité à évoluer là-dedans», a affirmé Prudencio. Le stage représente une partie importante de la formation. «Le système correctionnel t’est complètement démystifié. Lors de ton stage, tu touches à tout et ça permet de te confirmer si tu es à la bonne place», a mentionné David.

Une confiance inébranlable

Même si elle travaillera dans un monde d’hommes, Jennifer n’a jamais hésité à poursuivre ses études dans le domaine. «Chaque personne a ses forces et ses faiblesses. Que tu sois un homme ou une femme, c’est le même principe. Les prisonniers voudront te jouer dans la tête si tu es molle».

Des qualités de base sont essentielles pour réussir dans le milieu carcéral. «Tu dois être capable de t’adapter et avoir confiance en toi. En classe, nous voyons souvent des mises en situation, ce qui est important», a glissé David. «Tu dois avoir de bonnes aptitudes et un bon mental. Dans le temps, tu devais être très fort physiquement, alors qu’aujourd’hui, l’idée est d’accompagner les détenus en vue de leur réinsertion sociale», a illustré Prudencio.