Une famille de Deschaillons sauvée grâce à son détecteur de monoxyde de carbone

Dans la nuit du 9 février, Jean-Robert Roy, Geneviève Cossette et leurs deux garçons de 2 et 5 ans dormaient paisiblement, jusqu’à ce que le détecteur de monoxyde de carbone (CO) se fasse entendre au sous-sol, vers 4h du matin.

«Mon conjoint et moi, on s’est réveillé et on est descendu. Le détecteur de fumée ne sonnait pas et on ne voyait pas de fumée non plus. Comme les chambres des garçons sont au sous-sol, on les a pris et on les amenés dans notre chambre. Sur le coup, étant donné qu’on ne comprenait pas trop ce qui se passait et qu’on ne voyait rien d’anormal, mon conjoint a éteint le poêle, ouvert les fenêtres pour faire circuler l’air et on a tenté de se rendormir pour réanalyser quelques heures plus tard, le matin», raconte Geneviève Cossette.

Il faut comprendre pendant tout ce temps, le détecteur sonnait toujours. Le matin, comme les fenêtres étaient toujours ouvertes, la température était d’environ 15 degrés Celsius dans la maison. «Jean-Robert a décidé de repartir le poêle, puis vers 7h30, notre plus vieux s’est rendu compte qu’il y avait de la fumée dans le sous-sol», exprime Mme Cossette.

Étant dans une petite municipalité, ils connaissaient bien un pompier qui ne demeurait pas très loin. Son conjoint est donc allé chez lui et le pompier est venu analyser la situation et réparer ce qui ne fonctionnait pas dans le poêle à bois.

«Finalement, c’était un refoulement de la cheminée par l’intérieur, soutient la jeune mère de famille. C’est que le tuyau qui devait amener l’air à l’extérieur s’est brisé, alors l’air rentrait à l’intérieur. Le gaz rentrait en-dedans et se promenait dans la maison sans qu’on s’en rende compte.»

Sans leur avertisseur de monoxyde, celle qui est infirmière prétend qu’ils auraient peut-être eu mal au cœur, mal à la tête, se seraient sentis étourdis ou autres signes du genre.  En effet, c’est le genre de symptômes qui accompagnent généralement une exposition au CO. Peuvent s’ajouter aussi les nausées, la fatigue, le vomissement, la somnolence, une sensation de faiblesse et l’évanouissement. «Ça aurait définitivement pu avoir des conséquences sur notre santé», admet Mme Cossette.

Il est important de mentionner que le monoxyde de carbone est mortel et qu’il s’agit d’un gaz incolore, inodore, sans saveur et non-irritant. C’est donc dire que la petite famille aurait pu ne jamais se réveiller…

Sensibilisation

La raison pour laquelle Geneviève Cossette accepte de raconter son histoire, c’est pour faire de la prévention. «Parfois, les gens ne sont pas conscients des dommages que peut causer un poêle à bois. D’autres sont ignorants concernant le détecteur de monoxyde de carbone; certains croient que seuls ceux qui chauffent au gaz doivent en posséder un», souligne-t-elle.

De leur côté, le couple était déjà sensibilisé à cet effet, si bien qu’il avait racheté un 2e détecteur de monoxyde de carbone après que le premier ait cessé de fonctionner.

Par ailleurs, une photo de la famille Roy-Cossette sera utilisée dans les outils de prévention. «Comme on est un petit milieu, le Service incendie estime que ça touchera plus les gens et les sensibilisera davantage de nous voir sur des affiches, plutôt qu’une «fausse famille» que personne ne connaît.»

Important à savoir

Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz formé à partir d’une combustion, que ce soit d’un liquide (essence, huile), d’un solide (bois, papier) ou celle d’un autre gaz (propane). Pour minimiser au maximum les dangers d’intoxication, l’ajout d’un avertisseur de monoxyde est judicieux. Il émet un signal d’alarme avant que ce gaz représente un risque important pour la santé et que les personnes éprouvent des symptômes d’intoxication. Avant d’installer l’avertisseur de monoxyde de carbone, il est important de lire les consignes d’installation fournies avec l’appareil.

À noter qu’un détecteur de monoxyde n’est pas obligatoire dans toutes les municipalités. Par contre, quand les pompiers font des visites de prévention, ils recommandent évidemment de s’en procurer un. En cas de doute, vérifiez avec votre Service incendie local pour savoir ce qui en est.