Une enquête sur la direction régionale du ministère?

CONTROVERSE. Le ministère de l’Environnement serait en partie responsable de la situation de la contamination de l’ancien site d’enfouissement industriel qui a défrayé la manchette au cours de la dernière semaine.

Le FM 106,9 Mauricie a en effet confirmé, jeudi, que des forages effectués par des contractants du ministère auraient percé la membrane de sécurité pour atteindre la nappe phréatique.

Des documents obtenus par Cogeco Nouvelles, via une demande d’accès à l’information, démontrent que ceux-ci auraient creusé à plus de 25 pieds alors que la nappe se trouverait à 9 pieds, et ce, malgré plusieurs embûches.

Ceci aurait aggravé la situation à l’origine de l’écoulement de 180 000 tonnes de matières dangereuses dans la nappe phréatique, d’après les informations avancées par le Journal de Montréal qui a mis au jour le scandale  du terrain lourdement contaminé sur le chemin Louis-Riel, à Bécancour.

Selon ce qu’il a déclaré sur les ondes de la radio parlée, le propriétaire Julien Péloquin était même prêt à vider le site d’enfouissement industriel. Il souhaitait prendre ce qui se trouvait sous terre pour en faire un produit fini, mais le ministère de l’Environnement l’aurait bloqué. Le recherchiste de la station, Stéphane Tremblay, a d’ailleurs indiqué que 360 000 tonnes de résidus d’aluminium d’une valeur de 50M$ se trouveraient sous le sol ou dans l’eau.

Une enquête à venir?

À la suite de ces révélations, le ministre de l’Environnement a décidé de placer cette affaire sous la direction de la sous-ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Marie-Renée Roy, afin de donner «une nouvelle impulsion au dossier».

«Celui-ci ne sera plus sous la supervision de la Direction régionale de la Mauricie et du Centre-du-Québec, souligne-t-il. La sous-ministre devra faire les vérifications nécessaires relativement à la gestion de ce dossier qui date de plusieurs années.»

«Notre priorité est et sera toujours de s’assurer de la santé et de la sécurité de la population ainsi que de la protection de l’environnement. Des questions sérieuses et légitimes ont été soulevées et nous mettrons tout en œuvre pour maintenir le lien de confiance», a fait savoir le ministre Heurtel par voie de communiqué.

Le député Donald Martel, qui avait été le premier à laisser entendre que le ministère était à blâmer, espère qu’une enquête policière sera menée pour faire toute la lumière sur cette affaire.

«Ils ont autorisé des travaux qui ont été faits sans surveillance du ministère. Ils ont brisé et ils ont caché ça, lance-t-il. Ce n’est pas normal que le ministre n’ait pas été mis au courant depuis sept ou huit ans.»

La SPIPB offre son soutien

De son côté, la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour (SPIPB) avait été avisée de certaines problématiques liées à la présence de ce lieu d’enfouissement, mais n’avait pas été informée des risques sur la nappe phréatique environnante.

La SPIPB assure qu’elle travaillera conjointement avec les autorités concernées pour trouver une solution.  «Nous étudions l’ensemble des options possibles pour rassurer et protéger les citoyens», assure le PDG, Maurice Richard.

«Nous sommes en communication constante avec la Ville de Bécancour, le Ministère de l’Environnement ainsi que la Direction de la Santé publique pour faire progresser la situation. Nous sommes soucieux des craintes des propriétaires directement voisins, et les avons contactés pour leur assurer notre soutien et notre aide».