Une école alternative proposant une approche d’enseignement innovatrice
ORIENTATION. L’école publique alternative permet à l’enfant de s’épanouir et de suivre une démarche personnelle visant son développement global. Voilà comment le comité d’une école alternative dans Nicolet-Bécancour voit ce modèle d’éducation.
Pour s’inspirer et voir comment fonctionnent les écoles alternatives, des membres du comité ont notamment visité les écoles Saint-Sacrement (Trois-Rivières) et La Tortue-des-Bois (Saint-Mathieu-du-Parc). Pour elles, l’école alternative permet aux jeunes d’apprendre par la curiosité.
Pour ce qui est du projet sur la Rive-Sud, le comité aime bien l’approche des apprentissages par projet. «Autrement dit, on trouve l’intérêt de l’enfant et ensuite, on y colle les apprentissages. On aime aussi beaucoup l’idée des classes multiâges, ce qui fait qu’il n’y a pas vraiment de hiérarchie entre les plus petits et les plus vieux; au contraire, on note même que les différents groupes d’âge s’entraident. Il semble même que cela permet de diminuer l’intimidation, sans compter tout le transfert de connaissances qui peut se faire dès un bas âge», soulève l’une des membres du comité, Mariève Proulx-Roy.
«En fait, c’est un milieu éducatif dynamique prônant la participation active de l’élève, parents, enseignants, l’équipe de direction et la communauté. Elle permet à l’enfant de développer son autonomie personnelle et devenir ainsi un jeune adulte et un citoyen responsable et critique, conscient de sa portée sur le monde, ajoute sa collègue Julie Montembeault. L’élève donne du sens à ses apprentissages en les appliquant dans des situations concrètes du monde qui l’entoure. On ne veut pas des enfants «obéissants», mais plutôt des enfants qui réfléchissent et qui comprennent les raisons.»
Elles assurent que leur projet d’école alternative ne vise pas seulement des élèves qui ont des problèmes d’apprentissage. «Au contraire, on veut qu’il y ait un beau mélange. Les parents sont les mieux placés pour connaître les besoins de leurs enfants.»
Cela dit, le comité n’a pas déjà tout décidé en ce qui concerne l’orientation de l’école. Si le projet prend officiellement racine, les membres veulent tenir compte de l’opinion des parents intéressés «pour qu’on décide ensemble de la couleur qu’on veut lui donner.»
Mme Montembeault, instigatrice du projet, soutient que l’école alternative est, en quelque sorte, une continuité de la maison. De plus, le comité tient à ce que l’école reflète la réalité du milieu. «Bécancour-Nicolet-Yamaska est un milieu agricole et industriel et on veut que l’école représente cela.»
Et une fois au secondaire?
Les membres du comité se font beaucoup demander comment se débrouillent les enfants d’écoles alternatives, une fois qu’ils arrivent au secondaire. «Les jeunes passent tous les examens du Ministère, donc ils n’ont aucune lacune au niveau académique. On remarque seulement que ces jeunes sont plus impliqués dans des comités.»
En effet, les écoles alternatives respectent entièrement les objectifs du programme de formation de l’école québécoise du Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec.
«D’ailleurs, étant donné que certaines écoles alternatives existent depuis une trentaine d’années, les premiers enfants sont devenus adultes et peuvent témoigner du bienfait que ce type d’éducation a eu pour eux», exprime Julie Montembeault.
Un concept qui gagne en popularité
Les membres du comité ont remarqué que le projet d’école alternative emballe tant des parents que des enseignants. «Je pense que des professeurs sont «allumés» par le projet parce que ça offre une vision différente de l’enseignement. Certains aimeraient pouvoir avoir plus de liberté pour faire apprendre leur matière, mais le cadre «régulier» est parfois trop rigide pour eux. Il y a des professeurs qui embarquent et changent leur planification et ils observent les résultats. Mais pour d’autres, c’est plus compliqué de s’adapter», croit Ghislaine Roy, membre du comité et enseignante récemment à la retraite. Elle rappelle également que la réforme de l’éducation misait aussi sur l’idée d’«apprendre par expérience». Mme Roy estime que l’école alternative offre un cadre éducatif qui avance au rythme de l’enfant en s’adaptant aux besoins individuels de celui-ci.
«À mon avis, les parents veulent s’investir dans l’éducation de leur enfant, poursuit Mariève Proulx-Roy. D’autres nous disent qu’ils craignent aussi les effets des coupures en éducation, sans compter le fait que la Rive-Sud est entourée par des écoles alternatives, comme à Trois-Rivières ou Drummondville.»