«Une décision précipitée», clame le milieu économique

GAZ DE SCHISTE. Plusieurs partenaires majeures économiques du Québec demandent au gouvernement de garder la porte ouverte à l’exploitation du gaz naturel de schiste, puisqu’ils considèrent que le BAPE n’a pas l’expertise requise pour se prononcer sur des questions de rentabilité.

C’est le cas de la Fédération des Chambres de commerce du Québec (FCCQ), le Conseil du patronat du Québec (CPQ), les Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) et la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) qui appuient l’Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ).

Les regroupements d’affaires estiment que le gouvernement doit compléter l’analyse stratégique du dossier avec entre autres une analyse économique complète, dans une vision globale de création de richesse et de croissance de l’économie québécoise.

Ils estiment que cette analyse qui doit se situer au-delà d’une simple analyse de coûts-bénéfices effectuée par un organisme dont la mission première est d’évaluer les impacts environnementaux.

À leur avis, avant de prendre une décision finale, le gouvernement doit connaître le plein potentiel du développement industriel qui serait engendré par la production gazière locale, de même que l’ensemble des retombées économiques, incluant les risques associés à l’absence de diversification des sources de gaz naturel au Québec.

«Le Québec est d’ailleurs en porte-à-faux avec la plupart des autres juridictions sur cette question névralgique. L’énergie n’est pas une industrie comme les autres; son intérêt se mesure en termes de stabilité économique tout autant qu’en sécurité de l’approvisionnement.», peut-on lire dans un communiqué cosigné par les partenaires.

La décision annoncée hier par le premier ministre est donc prématurée, tranche-t-ils, et elle vient fermer la porte à une importante opportunité de développement.

«Qui plus est, cette décision est annoncée au moment même où le Québec a besoin de chantiers et où le gouvernement doit trouver de nouvelles façons d’aller chercher des revenus afin de ne pas l’obliger à des choix parfois douloureux en matière de dépenses publiques», soulèvent-ils.

«Aucune économie n’a les moyens de fermer la porte de manière aussi hâtive et catégorique sur une industrie dont le développement, bien qu’encore préliminaire, soit aussi fondamental à long terme, surtout dans le cas du Québec. Cela est d’autant plus vrai qu’il faut aussi rappeler que le Québec a, depuis des décennies, démontré sa capacité à exploiter ses ressources naturelles de façon responsable, et ce, au bénéfice de l’ensemble de la population.»

Par ailleurs, les associations reconnaissent que le débat entourant la question a connu un mauvais départ. Elles demandent au gouvernement d’inclure dans sa future politique énergétique les principes qui guideront les entreprises en matière d’acceptabilité sociale.

Selon eux, les promoteurs doivent pouvoir bénéficier d’un cadre clair et prévisible pour mener à bien leurs projets, de concert avec la population et les partenaires impliqués, et ce en minimisant les risques pour l’environnement.