Un projet de ferme-école pour revitaliser les municipalités

PROJET-PILOTE. Les municipalités de Fortierville et de Sainte-Françoise tentent actuellement de mettre en place un projet pilote de «ferme-école», visant la revitalisation de leurs milieux et l’intégration de familles immigrantes.

L’objectif premier du projet est de créer un lien entre les écoles et les entreprises, afin de combler un important manque de main d’œuvre dans le domaine agricole. «Le manque d’ouvriers agricoles est vraiment un besoin criant dans la région, surtout dans l’est du territoire», note Céline Auger, l’une des deux consultantes en développement stratégique en charge du projet.

L’idée originale a germé du côté de Sainte-Françoise, il y a environ trois ans, qui a approché la municipalité de Fortierville pour que le projet soit conjoint aux deux communautés. «À la base, ce qu’on veut, c’est de revitaliser le milieu parce qu’on remarque, entre autres, que le nombre d’élèves est à la baisse dans nos écoles», soutient Mario Lyonnais, maire de Sainte-Françoise et préfet de la MRC de Bécancour.

La municipalité de Fortierville a choisi d’embarquer dans l’aventure. «Cela permettra d’amener du «nouveau monde» dans le domaine agricole et la production laitière. C’est une chance de développer des liens avec les commerçants», croit le maire Normand Gagnon, qui précise que d’autres industries se sont dites ouvertes et intéressées au projet.

Un projet unique

Plusieurs recherches ont été effectuées pour voir ce qui se faisait de similaire dans d’autres régions. Constat: «Rien n’est identique à ce qu’on propose; aucun projet ne rassemble l’ensemble de la communauté», souligne Mme Auger.

La grande différence est que le projet de «ferme-école» de Sainte-Françoise et Fortierville vise l’intégration des familles; il ne s’agit pas seulement de miser sur l’emploi. En effet, dans ce cas-ci, les femmes et les enfants des travailleurs agricoles sont aussi importants et au cœur des préoccupations.

Afin que le projet-pilote conserve son esprit familial, le comité n’a pas d’idées de grandeur. On souhaite établir de 6 à 8 familles, qui seraient réparties dans les deux municipalités visées.

«C’est une petite cohorte et c’est ce qu’on veut garder, exprime Céline Auger. Cependant, éventuellement, on n’exclut pas la possibilité de mettre sur pied une unité mobile qui serait transférable dans d’autres municipalités.»

En fait, la vision du comité est que dans un horizon de deux ou trois ans, d’autres municipalités se grefferaient au projet.

Concertation et ouverture

Un projet comme celui-ci demande l’implication et la concertation de nombreux collaborateurs. Ainsi, depuis le mois de décembre, des discussions se sont tenues avec plusieurs partenaires financiers potentiels et des organismes intéressés à s’impliquer dans le projet-pilote. Parmi les instances approchées, notons le centre local d’Emploi, la direction régionale d’Emploi Québec et la Commission scolaire de la Riveraine.

«On voit une curiosité et une ouverture chez les gens à qui on présente le projet. Il y a aussi une belle concertation sur le terrain. Tout le monde va dans le même sens», mentionne Suzanne Laroche, deuxième consultante en développement stratégique.

Pour le moment, le comité s’affaire à trouver une source de financement pour rémunérer Céline Auger et Suzanne Laroche, qui font la gestion du projet-pilote. En attendant, ce sont les municipalités de Sainte-Françoise et de Fortierville qui assument ces frais via le Pacte rural.

Les démarches auprès de deux comités sectoriels (Agricarrières et le Réseau des services spécialisés de la main-d’œuvre) pourraient aussi leur permettre d’obtenir du financement.

Des étapes concrètes

Le recrutement des participants est déjà entamé et des logements ont également été trouvés. «Il ne faut pas oublier que les gens travailleront, étudieront et habiteront dans nos municipalités, rappelle Céline Auger. C’est un atout que la formation se fasse directement sur les lieux, puisque cela donne le temps de procéder à l’intégration et apprivoiser la vie dans la municipalité.»

Un montage financier précis doit être réalisé d’ici les prochaines semaines. Si tout va bien, les cours commenceraient au mois d’août. «On ne veut pas qu’il s’écoule 6 mois entre le recrutement et le début du projet», conclut Mme Auger.

Clientèle ciblée

Le comité est conscient qu’il est important d’attirer des gens qui ont un intérêt ou des notions en agriculture. Les personnes visées doivent également avoir une certaine base en français et/ou être déjà dans un processus de francisation. Les jeunes familles représentent la majeure partie de la clientèle ciblée.

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