Un nouveau souffle pour l’A-55
ÉCONOMIE. Après plusieurs années de démarches entreprises localement, voilà que le dossier de l’autoroute 55 passe à un autre niveau et devient une priorité régionale du Centre-du-Québec.
On le sait, le doublement de l’autoroute 55 est réclamé depuis plusieurs années par la Chambre de commerce et d’industrie du cœur du Québec. L’an dernier, la CCICQ avait reçu l’appui de la Chambre de commerce et d’industrie de Trois-Rivières (CCITR).
Cette fois, la CCICQ a décidé de travailler de concert avec les Chambres de commerce de Bois-Franc et de l’Érable (CCIBFE) et de Drummond (CCID) afin de relancer le dossier.
Les trois organisations, qui regroupent 2000 membres, s’unissent pour réclamer non seulement le doublement de l’A-55 de Saint-Célestin jusqu’à l’A-20, mais également son prolongement jusqu’à la route 122.
Elles souhaitent que ces projets soient inscrits dans la programmation 2016-17 du Ministère des Transports du Québec (MTQ) afin de profiter le plus rapidement possible des retombées directes pour la région 17 et d’une bande centrale qui traverse la Mauricie, le Centre-du-Québec et l’Estrie.
Elles réclament d’ailleurs une rencontre avec le nouveau ministre des Transports, Jacques Daoust, afin de le sensibiliser à leurs préoccupations et aux enjeux économiques du projet. Les intervenants croient que celui-ci sera ouvert à leurs demandes, d’autant plus qu’il était récemment responsable de l’économie au sein du gouvernement Couillard.
«On espère qu’ils trouvent la marge de manœuvre nécessaire pour trouver le financement. Nous avons plusieurs suggestions à leur faire et des pistes de solution à proposer», a soutenu André Y. Komlosy, président de la CCID, sans s’avancer davantage.
Selon lui, le projet est un élément stratégique pour le développement des exportations vers les États-Unis, alors que le Canada signera sous peu un accord de libre-échange avec l’Europe. «Le développement Nord-Sud est hautement stratégique, soutient M. Komlosy. Cet axe routier permettra à des milliers de PME de pouvoir percer ou poursuivre leur expansion sur le marché américain de manière efficace, qu’elles soient situées à La Tuque, Shawinigan, Trois-Rivières, Bécancour, Victoriaville ou Drummondville. Il s’agit d’un véritable levier économique qui va au-delà de la région Centre-du-Québec.».
«Telle une colonne vertébrale, la 55 offre une cohésion vitale pour le développement économique du Centre-du-Québec et du Québec en général, lance quant à elle Karine Béliveau, la présidente de la CCICQ. Ça favorisera le commerce avec les États-Unis alors que le gouvernement du Québec s’apprête à déposer sa nouvelle politique des exportations.»
La directrice générale de la CCICQ, Martine Pépin, fait quant à elle valoir l’aspect de la sécurité routière du projet, alors que plusieurs accidents graves s’y sont produits. «On serait ouvert à des projets moins coûteux, comme la pose d’un muret central», a-t-elle soutenu.
Le prolongement de l’autoroute jusqu’à Saint-Valère permettrait surtout de desservir le trafic lourd en provenance de Victoriaville, mais également de faire la jonction avec Drummond et la Rive-Sud.
«Le doublement de la 55 et de la 955 est un élément clé de la croissance future de nos parcs industriels respectifs. Pour la région Bois-Francs Érable, ce projet devient un pôle attractif dans l’établissement de futures entreprises sur son territoire», fait valoir Virginie Bonura, la présidente de la CCIBFE.