«Un grain de sable peut bloquer une grosse machine»

POLITIQUE. Une vingtaine de membres du Réseau vigilance Hydrocarbure se sont présentés au dernier conseil des maires de Nicolet-Yamaska pour les presser de s’opposer au projet de Loi 106 qui suscite beaucoup d’inquiétudes partout au Québec.

La Loi sur les hydrocarbures les inquiètent particulièrement, dont le droit d’entrée sur n’importe quelle propriété pour y mener ses activités et même le droit d’expropriation qui serait donné aux munis d’un permis de production d’hydrocarbures.

Ils s’inquiètent aussi que le projet de Loi réduise à sa plus simple expression le rôle de la municipalité, puisqu’elle aurait préséance sur le Schéma d’aménagement et les plans d’urbanisme.

Il y aurait également retrait des compétences municipales sur tout puisement d’eau lorsque le puisement est effectué à des fins d’exploration, de production et de stockage des hydrocarbures

Le projet de Loi prévoit aussi que les municipalités ne seront pas consultées, mais simplement informées des travaux et qu’elles n’auront qu’une présence symbolique sur les comités de suivi.

De plus, les Municipalités où se réaliseront les projets ne sont pas assurées de la maximisation des retombées économiques, alors que le gouvernement exige une telle maximisation.

Les opposants estiment que l’octroi de tels droits menace la sécurité juridique de tous les propriétaires et locataires, est source de conflits probables et de tensions importantes et constitue un obstacle majeur au développement et à l’aménagement du territoire des municipalités.

Sans oublier que les changements climatiques qui résulteront de l’augmentation des GES auront une incidence sur les infrastructures municipales ainsi que la santé et la sécurité de leur population.

Ils dénoncent également le fait que le gouvernement a choisi de tenir la commission parlementaire qui doit examiner ce projet de loi en plein été et d’inviter un nombre limité de personnes et de groupes intéressés.

Ils craignent également que le déploiement de la filière des hydrocarbures mette en péril les activités agricoles, touristiques, récréotouristiques et de la pêche qui sont à la base du développement des municipalités où l’exploration, l’exploitation et le transport des hydrocarbures sont susceptibles de se produire.

Même s’ils sont conscients que les Municipalités de la MRC de Nicolet-Yamaska n’a pas un gros pouvoir dans la balance, les opposants leur ont soumis deux projets de résolution à adopter chacune dans leur municipalité.

Actuellement, 300 d’entre elles ont embarqué dans le mouvement et le Réseau vigilance hydrocarbure souhaite porter ce nombre à 1000 municipalités ou plus au Québec. «Nous ne sommes qu’un grain de sable vis-à-vis cette grosse machine, mais un grain de sable peut bloquer une grosse machine», a lancé Jacques Sénécal.

Le préfet suppléant, Pierre Gaudet, a assuré les gens présents que la MRC partage les craintes et les préoccupations majeures qui leur ont présenté. Il a également souligné que la Fédération québécoise des Municipalités (FQM), dont font partie les seize municipalités de Nicolet-Yamaska, s’oppose fermement à l’adoption de la Loi sur les hydrocarbures.

Il est aussi revenu sur le coup d’éclat qu’avait fait le même groupe lors de la demande de moratoire qu’était venu réclamer le même groupe il y a quelques années. «Il y a une différence importante entre le moment où vous étiez venu nous voir avec des foulards et aujourd’hui, a-t-il souligné. Les informations ont évolué au cours des derniers mois».

 

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