Un couple de Fortierville se marie avec moins de 2 500$

TÉMOIGNAGE. Ensemble depuis presque dix ans, Julie Pressé et Maurice Richard s’étaient toujours dit qu’ils ne se marieraient jamais. Pour le couple, ce n’était pas une priorité…jusqu’à ce qu’un bon jour, Julie ait eu un «flash».

«À un moment donné, j’ai eu un flash: en 2016, Maurice et moi avons 40 ans et c’est cette année que nous célébrons nos 10 ans de vie de couple. Je trouvais que le mariage, c’était une belle façon de boucler la boucle. À partir de ce jour-là, c’est devenu une priorité et c’était important pour moi. J’ai donc fait la grande demande à mon conjoint», raconte Julie Pressé.

Elle admet que sur le coup, Maurice a été très surpris par la demande. «Pour moi, le mariage, c’était cette année ou jamais, car c’était vraiment une année significative pour nous. Après quelques mois de réflexion, il a finalement accepté, le 1er janvier dernier.»

La date retenue pour le jour J a été fixée au 30 juillet, ce qui ne laissait que peu de temps aux époux pour tout préparer. De plus, ils avaient un objectif bien précis en tête: se marier à peu de frais.

«C’était clair dès le début qu’on ne voulait pas que ça nous coûte cher. L’un des arguments de mon chum était que «ça coûte cher se marier» et je voulais lui prouver le contraire, lance Mme Pressé. À partir du jour 1, c’est devenu un défi pour moi: se marier sans que ça coûte cher.» Le couple s’était fixé un budget de 1 500$ et au final, cela leur aura coûté moins de 2 500$.

Recherche, initiative et débrouillardise

Pour arriver à réaliser ce défi, Julie Pressé a consulté tous les sites web de petites annonces, des blogues de récupération et valorisation d’objets, des ressources d’entraide, des magasins d’économie sociale, des ventes de sous-sol d’églises, etc.

En fait, tous les éléments de leur mariage (vaisselle antique, décoration, meubles, centres de tables, etc.) ont été récupérés, empruntés ou carrément fabriqués par l’un ou l’autre des deux époux.

Leur réseau a également été mis à contribution pour trouver des nappes et d’autres objets dont les gens ne se servaient plus.

«On a aussi fait preuve d’imagination. Par exemple, les bancs sur lesquels étaient assis nos invités étaient des balles de foin, qui nous ont été prêtées par des gens qu’on connaît. Le plancher de l’autel et le mur de notre photobooth ont été fabriqués en bois de palette, alors que toutes les tables et les bancs pour le repas ont été construits à la main par Maurice», indique la nouvelle mariée.

«Maintenant qu’on a toute la vaisselle et qu’on a les tables et les bancs fabriqués à la main, je vais probablement les louer à moindre coût», réfléchit-elle.

Pour le couple, ce qui était important, c’était la musique. Ils ont ainsi engagé le Old Timers Band, des gens de la région qu’ils connaissaient. Les musiciens ont représenté le quart du budget du mariage.

Il faut dire que les mariés ont tenu à se marier chez eux, à leur demeure de Fortierville. «C’était important de faire ça chez-nous parce qu’on a toujours eu comme rêve d’avoir une petite fermette. Ça fait un an qu’on est établi dans notre maison à Fortierville et on voulait profiter de l’occasion pour célébrer tout ça en même temps.»

D’ailleurs, pratiquement tous les gens invités au mariage sont des personnes qui avaient rendu visite au couple dans leur nouvelle demeure, dans la dernière année. On comptait une centaine d’invités, soit des amis et les familles proches des mariés.

Quant à la robe de mariée, Julie a trouvé la perle rare sur Kijiji. Elle voulait quelque chose de simple, mais avec quand même un petit quelque chose de «wow». «Quand je l’ai essayée, c’était extraordinaire, se souvient-elle. Je l’ai donc achetée dans un Centre d’action bénévole de la région de Montréal, pour 100$. Je l’ai revue à vendre ailleurs, pour 1 400$!»

Celle qui reconnaît avoir une fibre communautaire était d’autant plus contente de savoir que l’argent dépensé pour sa robe allait retourner directement à la communauté. La nouvelle mariée envisage garder sa robe pour leurs deux filles, qui ont aujourd’hui 5 et 7 ans. «Je ne connais pas l’avenir, mais elle pourrait peut-être leur servir pour leur mariage ou pour le baptême de leurs enfants! Je vais voir, mais je pense bien la garder encore quelque temps.»

Une belle histoire d’amour

Maurice Richard et Julie Pressé ont formé un couple quand ils avaient 17 ans, alors qu’elle vivait à Montréal et lui, à Manseau. Après leur rupture, ils ont toujours gardé contact et sont demeurés de bons amis. C’est à 30 ans qu’ils ont officiellement repris leur relation amoureuse. «On a eu tout un cheminement ensemble, mais aussi chacun de notre côté. On a travaillé fort pour bâtir ce qu’on a et on en est très fier aujourd’hui», confie Julie Pressé.

Une nouvelle vocation?

L’expérience a été tellement enrichissante pour Julie Pressé qu’elle réfléchit de plus en plus à aider les autres. Elle avoue que pour beaucoup de gens, le budget est un frein, car le marché du mariage est dispendieux. Mme Pressé croit que son expérience pourrait peut-être servir à d’autres couples qui ont la même envie qu’elle, soit de se marier sans dépenser beaucoup d’argent.