Un avant-midi en compagnie d’un policier

EXPÉRIENCE. Apprécié autant qu’il peut être la cible de préjugés, le métier de policier demeure encore méconnu du grand public à bien des égards. Il s’y trouve autant de situations différentes qu’il y a d’individus différents, si bien que chaque jour, tout peut arriver, comme l’a constaté Le Courrier Sud.

Il est 7h et rendez-vous au quartier général de la Sûreté du Québec de la MRC de Nicolet-Yamaska, à Nicolet. Le sergent Tommy Lemay a pris connaissance des événements survenus la nuit précédente, qui a été somme toute tranquille. Puis, il donne ses indications aux policiers qui entrent en poste pour la journée.

7h30 – Les préparatifs

Avant de prendre la route, Tommy Lemay doit faire ses devoirs. Il vérifie le bon fonctionnement de son équipement en testant notamment la précision de son cinémomètre, communément appelé radar. L’auto-patrouille est également munie d’un autre type de radar, qui permet de capter la vitesse des voitures qu’elle croise sur sa route, si le système est en fonction. Le sergent doit donc aussi s’assurer du bon fonctionnement de cet appareil.

7h45 – Opération radar

Le sergent Lemay, accompagné d’une collègue, procède à une opération radar à proximité de l’école primaire Curé-Brassard, à Nicolet. «On fait souvent des opérations du genre ici, pour que les gens s’habituent à nous voir et conservent le réflexe de ralentir aux abords de l’école. En étant ici à cette heure, on est en plein dans l’heure de pointe où les gens s’en vont au travail», explique-t-il.

Les policiers travaillent en équipe: le sergent capte la vitesse des automobilistes avec son cinémomètre et il fait signe à sa collègue lorsque l’un d’entre eux a une vitesse trop élevée. Elle va donc l’intercepter avec son auto-patrouille.

8h15 – Rôle de parrain

Tommy Lemay met le cap en direction de Saint-François-du-Lac, l’une des municipalités dont il est le parrain. En route pour s’y rendre, il procède à l’arrestation d’un automobiliste qui roulait plus de 90 km/h dans une zone de travaux, où la vitesse était réduite à 70 km/h. Il fait les vérifications dans le système informatique installé dans l’auto-patrouille. Étant donné que le conducteur raconte ne pas avoir vu de pancarte de vitesse, le policier lui explique qu’il validera cette affirmation et qu’il est possible qu’un constat d’infraction lui soit éventuellement acheminé par la poste.

À son arrivée à Saint-François-du-Lac, le sergent Lemay rencontre de manière informelle les employées présentes pour s’informer quant à une problématique de vitesse dans un secteur de la municipalité. «Je viens voir les dirigeants de la municipalité une fois par mois environ. Je suis en quelque sorte une courroie de transmission. S’ils ont des questions, des demandes ou des inquiétudes, je suis là pour les aider et je m’assure de transmettre l’information aux personnes concernées.» La rencontre ne dure que quelques minutes.

8h50 – Une ceinture pas attachée

Ayant à peine quitté l’hôtel de ville de Saint-François-du-Lac, le policier aperçoit une automobiliste qui ne porte pas sa ceinture de sécurité. Il lui demande de s’immobiliser en bordure de la route et procède aux vérifications. La conductrice se défend en évoquant qu’elle venait tout juste d’embarquer dans son véhicule et n’avait que quelques mètres de parcourus. Tommy Lemay lui offre donc un avertissement et n’émet pas de constat d’infraction.

De retour dans l’auto-patrouille, il explique que les policiers disposent d’une marge de manœuvre dans l’application des lois et dans le choix de l’intervention. C’est ce qu’on appelle le «pouvoir discrétionnaire». La prise de décision de chaque policier est influencée par ses valeurs, son expérience et son éducation. Ce pouvoir n’est pas absolu, en ce sens où le policier doit être en mesure de justifier rationnellement chaque décision.

9h30 – Manœuvre particulière

En reprenant la route, le policier se fait dépasser d’une drôle de manière par un automobiliste. Il va donc le rattraper, quelques mètres plus loin. «La manœuvre n’est pas illégale ou dangereuse, mais c’est juste bizarre que le conducteur ait pris cette décision. Je voulais savoir pourquoi il avait fait ça», soutient Tommy Lemay.

Les données dans le système permettent de constater que le conducteur a quelques infractions dans son dossier. Finalement, le sergent opte pour un avertissement seulement.

10h30 – Patrouille à Nicolet

Le rôle des policiers consiste aussi à faire de la patrouille sur le territoire. Ils se promènent dans les quartiers résidentiels, tout comme dans les secteurs qui sont plus actifs ou plus chauds.

«Le soir, cela peut permettre notamment de prévenir des vols ou d’autres situations désagréables, précise le sergent. C’est souvent la même clientèle alors on connaît notre monde; on sait qui surveiller, pour quelles raisons, etc.»

Ils sont présents également aux abords des écoles, que ce soit au primaire ou au secondaire. «Quand les jeunes sont plus vieux, au secondaire, il arrive qu’on en surprennent certains en train de manquer leurs cours. Cela m’est déjà arrivé de ramener des jeunes directement dans le bureau du directeur!»

11h – Auto-stop

Un homme plutôt âgé fait de l’auto-stop (du pouce) près du Port Saint-François. Cette pratique n’est pas illégale, mais le policier souhaite tout de même connaître l’identité de l’homme. «On lui parle de façon sympathique et on l’amène à nous donner des renseignements sur lui, mentionne Tommy Lemay. Cela nous permet de s’assurer que ce n’est pas une personne disparue, par exemple.»

11h15 – Lumière brûlée

Le patrouilleur intercepte une jeune conductrice dont la lumière arrière du véhicule est brûlée. Il lui donne un avertissement.

11h30 – Opération radar

Le sergent Lemay termine son avant-midi en effectuant une autre opération radar, sur le boulevard Louis-Fréchette, à Nicolet. Il donne constat d’infraction à un automobiliste qui roulait plus de 85 km/h dans une zone de 50 km/h.

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