Un adolescent se démarque sur la scène internationale

SOFTBALL. Isaac Lefebvre, 15 ans, de Saint-Léonard-d’Aston, a contribué à la conquête-surprise de l’équipe nationale lors du Championnat du monde junior de balle rapide qui s’est tenu au Michigan, la semaine dernière.

Son aventure avait débuté l’été dernier, lorsqu’il avait participé à un premier camp, alors qu’il était encore d’âge cadet. Sa sélection a été confirmée, en juin dernier, après un camp de sélection où il est devenu l’un des plus jeunes joueurs de l’histoire à défendre les couleurs de l’unifolié.

Après que ses services aient été retenus, il a pris part à une série de onze matchs préparatoires, du 16 au 22 juillet, où il a fait bonne impression. Assez pour se tailler un poste de régulier parmi 18 des meilleurs joueurs de moins de 21 ans au pays, tout comme Alexandre Lemieux et Daniel Godbout, ses coéquipiers avec l’Express.

Étant un deuxième but naturel, Isaac Lefebvre a accepté d’aller jouer troisième coussin… une position où il n’avait encore jamais évolué. «Il est très versatile et dans la chimie de l’équipe, c’était mieux qu’il joue au troisième but», explique Jean-Yves Doucet, l’entraîneur de L’Express de Saint-Léonard-d’Aston, qui a fait partie du personnel d’instructeurs au sein de l’équipe nationale.

Le jeune de quinze ans n’a pas rechigné et a redoublé d’efforts. «Il a toujours gardé une bonne attitude, souligne Jean-Yves Doucet. Il pose beaucoup de questions, il travaille fort, et il a une éthique de travail irréprochable. Il s’est entraîné à raison de trois fois par semaine pour se préparer au Championnat du monde.»

Reconnu pour son jeu en défensive, son intensité et sa rapidité, c’est sans complexe qu’il a affronté des joueurs beaucoup plus matures que lui physiquement et parmi les meilleurs au monde.

Le jeune de 15 ans d’ailleurs a été l’un des rouages importants de l’équipe canadienne, étant l’un des quatre joueurs à être utilisé dans tous les matchs du Championnat du monde junior de balle rapide.

Défensivement, il a été impliqué dans 18 jeux, réalisant neuf retraits, huit assistances, un double jeu et commettant une seule erreur, et ce, même s’il a dû apprivoiser une nouvelle position. «Je n’avais jamais joué au troisième but, mais je suis à l’aise, a-t-il commenté lorsque joint par Le Courrier Sud. J’ai dû faire quelques ajustements, parce que la balle vient plus vite et qu’il faut plus de réflexes.»

Au bâton, il n’avait évidemment pas la même puissance que des joueurs de 19 ans. Il tentait surtout de faire contact, de mettre la balle en jeu, et se servir de sa vitesse pour aller chercher des coups sûrs à l’avant-champ. Il a d’ailleurs réalisé quelques amorties surprises avec brio.

«Ça n’a pas été long à m’ajuster à la vitesse de la balle, parce que je joue souvent contre des plus vieux, mais je m’attendais à ce qu’il y ait une bonne différence, a-t-il ajouté. J’essaye de donner de bonnes présences et de faire le travail qu’on me demande.»

À titre de neuvième frappeur, il a maintenu une moyenne de présence sur les buts de .316 en allant chercher quatre buts sur balle, deux simples en plus de provoquer une erreur. Il a aussi produit deux points et en a marqué trois.

Isaac Lefebvre pourra se servir de son expérience et revenir encore plus fort dans deux ans. En raison de son jeune âge, il sera de nouveau éligible pour le Championnat du monde de balle rapide qui se tiendra à Prince Albert, en Saskatchewan.

Ses coéquipiers avec l’Express, qui proviennent quant à eux de la région de Bellechasse, ont aussi très bien fait lors de ce tournoi au-delà des attentes pour les représentants de la feuille d’érable.

Alexandre Lemieux a maintenu une moyenne au bâton de .435 et une moyenne de puissance de .826, claquant notamment deux coups de circuit. Il a dominé la colonne des points produits de l’équipe canadienne, avec neuf! Daniel Godbout a pour sa part maintenu une excellente moyenne au bâton de .381 et une moyenne de présence sur les sentiers de .458.

Un parcours inattendu

Peu de gens auraient prédit que le Canada allait repartir du Championnat du monde avec une médaille après la ronde préliminaire, alors que l’équipe s’était qualifiée de justesse pour la ronde éliminatoire en terminant en troisième position de sa division.

Équipe Canada Junior a eu besoin de deux victoires convaincantes contre Israël et l’Afrique du Sud pour porter sa fiche à trois victoires et deux défaites en ronde préliminaire, et n’avait plus le droit à la défaite en ronde éliminatoire.

Le Canada a d’abord vaincu la République Tchèque par la marque de 2 à 1, avant de surprendre les États-Unis 6 à 2, puis l’Argentine 5 à 1, notamment grâce à des performances exceptionnelles de son lanceur Tyler Randerson.

L’équipe canadienne a même passé près de faire les frais de la finale, mais s’est finalement inclinée contre la Nouvelle-Zélande, lors du match pour la médaille d’argent. Les Canadiens avaient les devants 7 à 5 en cinquième manche, mais les Néo-Zélandais ont fait résonner leur bâton pour revenir grâce à quatre longues balles bonnes pour six points.

Ils ont ensuite ajouté un autre point en sixième et muselé les frappeurs du Canada, en route vers une victoire de 12 à 7.

C’est le manque de profondeur dans l’enclos des releveurs qui a finalement rattrapé le Canada, alors que Tyler Randerson a dû se charger de 42 manches et deux tiers de travail, soit un peu plus de 75% du travail. «Il avait lancé quatorze manches, la veille. Il a donné tout ce qu’il avait, mais ils ont frappé la balle en cinquième», a analysé Jean-Yves Doucet l’entraîneur de l’Express de Saint-Léonard-d’Aston qui a fait partie du personnel d’instructeurs.

«Chapeau à toute cette équipe. Peu de gens croyaient qu’ils étaient capables de remporter une médaille, mais ils n’ont jamais abandonné. À force de travail, de persévérance et étant une famille, ils ont réussi», a commenté l’entraîneur de l’Express de Saint-Léonard-d’Aston, qui place cette médaille parmi les meilleurs moments de sa carrière de coaching, avec la médaille d’argent du Québec aux Jeux du Canada, en 1989.

Véritable sommité en balle rapide dans la région, Jean-Yves Doucet participait à son deuxième Championnat du monde à titre d’adjoint, lui qui s’était rendu au Yukon, à l’été 2014, en compagnie de François-Charles René, Samuel Desmarais et Marc-André Villeneuve.

Le grand manitou de l’Express a adoré son expérience. «J’apprends beaucoup, a-t-il souligné. La chimie est très bonne dans l’équipe entre les anglophones et les francophones.»

L’éducateur physique de l’école secondaire La Découverte aura d’ailleurs passé près d’un mois sur la route pour vivre de sa passion.

Après deux semaines de matchs préparatoires et de Championnat du monde, il partait pour les championnats canadiens juniors qui ont lieu cette semaine, à Tavistock en Ontario. Il se rendra ensuite à Saskatoon, la semaine prochaine, pour le championnat canadien midget.

 

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