Surprise, inquiétude et questionnements à Bécancour

ENVIRONNEMENT. Le conseil municipal de la Ville de Bécancour se questionne énormément sur le déversement de 8 milliards de litres d’eaux usées non traitées dans le fleuve Saint-Laurent par la Ville de Montréal. Les élus ont d’ailleurs tenu une rencontre spéciale, dimanche, sur cette question.

Une fois réunis, en présence des directeurs de service concernés et de consultants compétents en la matière, les conseillers municipaux et le maire ont pris le temps d’évaluer la situation pour bien établir leur position dans ce dossier.

Lundi, Jean-Guy Dubois a fait parvenir une lettre au ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, à l’intérieur de laquelle il affirme que ce projet de déversement «provoque chez les élus et citoyens de Bécancour surprise, inquiétude et questionnements.»

«C’est, semble-t-il, la solution de moindre impact pour la réalisation d’importants travaux et il appert que votre Ministère appuie la décision et qu’aucune mesure de mitigation n’est envisagée», peut-on lire dans le document dont Le Courrier Sud a obtenu copie.

Puis, les élus déplorent que pendant ce temps, ils sont censurés ad nauseam par le ministère de l’Environnement «qui crie au scandale pour chaque quenouille ou grenouille de nos milieux dits humides qu’on oserait toucher.»

M. Dubois rappelle également que sa municipalité dépend grandement du fleuve puisqu’elle y puise directement son eau. Il souligne par ailleurs que le lac St-Pierre est reconnu comme réserve mondiale de la Biosphère par l’UNESCO. «Et nous n’aborderons pas les impacts prévisibles sur la faune, la flore, et autres…», écrit-on.

Les élus se disent en mesure d’analyser, comprendre et, le cas échéant, coopérer à des solutions documentées et intelligentes, relativement à cette perturbation des eaux du fleuve.

Par contre, pour le moment, à défaut de connaissance et de compréhension, ils demandent au ministre David Heurtel de les informer de façon claire, honnête et compréhensible sur les impacts du projet.

«Nous demandons trois choses en ce sens. Nous voulons d’abord qu’il nous démontre la justification technique de l’énoncé du Ministère à l’effet que l’eau potable de Bécancour ne sera pas affectée. On veut aussi qu’il assigne un responsable ministériel en autorité pour nous garder informés au jour le jour des modifications ou décisions relatives au projet. Puis, on souhaite que le Ministère collabore avec nos spécialistes et nous fournissent des analyses supplémentaires de paramètres particuliers permettant d’évaluer l’impact potentiel», explique Jean-Guy Dubois.

La Ville de Bécancour demande également à M. Heurtel de lui assurer que le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et la Ville de Montréal ont envisagé tous les scénarios possibles (techniques, conditions climatiques favorisant le brassage des eaux du fleuve) ainsi que les mesures de mitigation associées.

Dans l’éventualité où la Ville ne puisse avoir réponse satisfaisante aux considérations mentionnées, le maire de Bécancour réclame au ministre de reporter toute intervention qui pourrait menacer la qualité de vie et l’environnement des Bécancourois.

«Nous n’attendons rien de moins de notre ministre et vous assurons de notre collaboration à toute solution environnementalement et socialement acceptable», conclut-on.

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