Rétrocession de l’Île Moras : la Défense nationale démontre une ouverture
Le ministère de la Défense nationale est prêt à entreprendre les pourparlers avec la Coopérative Nature à l’œil, qui propose un projet de développement récréotouristique sur l’Île Moras à Nicolet.
C’est ce qu’a confirmé le député Bas-Richelieu-Nicolet-Bécancour, Louis Plamondon, qui avait été chargé d’entreprendre des démarches auprès du lieutenant québécois des Conservateurs, Christian Paradis.
«Ils ont démontré de l’ouverture à regarder ça. Ce n’est pas une fin de non-recevoir», s’est réjoui le député Louis Plamondon, quelques heures après avoir reçu une note à ce sujet à la Chambre des Communes.
«Étant donné qu’ils ne se servent plus de l’île de toute façon, ils sont ouverts à la rétrocéder», continue le député. «Il suggère à Nature à l’œil de transmettre «officiellement» une requête en ce sens. Ils avaient fait des premières approches, mais il faudrait qu’ils fassent une demande en bonne et due forme».
Des problèmes de contamination
Le hic, c’est qu’il existe de nombreuses préoccupations quant à la contamination du sol et de la nappe phréatique sur l’Île.
La note, dont Le Courrier Sud a obtenu copie, stipule notamment que des recherches sont déjà en cours afin de savoir si des réservoirs souterrains se trouvent sur les lieux.
«On ne sait rien pour le moment, mais pour craindre qu’il y ait des problèmes de contamination, c’est qu’ils ont des informations dans leur dossier qui le leur laisse croire, explique le député. Il y avait probablement des réservoirs d’essence pour alimenter la machinerie qui circulait sur l’île».
«S’il n’y a pas de contamination, ce sera tant mieux, mais s’il y en a, il faudra qu’ils évaluent combien ça peut coûter pour décontaminer tout ça, soutient-il. Quand ils disent que ça «risque de compliquer passablement la requête», ça veut dire qu’ils veulent bien la donner, mais ils ne veulent pas que ça leur coûte un million $».
«C’est toujours celui qui vend qui doit le vendre en bon état, explique le député. La Défense nationale ne sera sans doute pas intéressée à payer ça toute seule. Peut-être qu’il y a des programmes de soutien dans d’autres ministères ou d’autres organismes pour aider à la dépollution».
Une démarche de longue haleine
Il s’agit d’une première bonne nouvelle pour Nature à l’œil, qui a entrepris des démarches pour se réapproprier l’Île Moras il y a déjà quelques années.
«C’est un premier pas, illustre le député de Bas-Richelieu-Nicolet-Bécancour. Quand on pense que ç’a pris 20 ans de revendication pour que le ministère de la Défense procède à la dépollution des tirs d’obus dans le fleuve St-Laurent… Ça peut être long».