RER Hydro contraint à la faillite

ÉCONOMIE. Près d’un an et demi après s’être placé sous la protection des tribunaux, le Groupe RER a finalement été contraint de déclarer faillite.

Selon ce que rapporte le journaliste Michel Morin du Bureau d’Enquête de TVA Nouvelles, les créances de l’entreprise sont passées de 35 millions à près de 50 millions $, depuis juillet 2014, et ce sont près de 170 entreprises qui ne reverront pas leur argent, dont l’entreprise Marmen de Trois-Rivières.

Une annonce qui arrive quelques mois après que la société d’ingénierie SERDIM ait réinjecté des capitaux pour relancer l’entreprise qui évoquait, encore le printemps dernier, des retombées de l’ordre de 100 millions $ et la création de 600 emplois.

Le promoteur Imad Hamad a pointé l’élection du gouvernement Couillard comme étant responsable de ses déboires financiers, comme il l’avait sous-entendu lorsqu’il s’est placé sous la Loi sur les arrangements avec les créations des compagnies (LACC).

On se souviendra que dans un document déposé devant la Cour Supérieure, RER affirme avoir été informé – «subitement et sans raison» – que les Libéraux pourraient ne plus reconduire le financement requis, et ce, quelques jours après les élections provinciales. Un mois plus tard, le ministre Daoust coupait les vivres à l’entreprise.

De la poudre aux yeux?

Même s’il a toujours été quelque peu sceptique quant à la démesure et le contexte dans lequel le projet avait été annoncé, le député de Nicolet-Bécancour n’a pas manqué de se faire critique devant les libéraux et les péquistes, qui ont annoncé le projet en grande pompe!

«C’est une technologie qui pouvait être intéressante et les libéraux auraient peut-être pu en faire plus. Le gouvernement n’a jamais cru en ce projet-là, mais je ne suis pas prêt à leur jeter la pierre», note-t-il.

«Il y a beaucoup de choses qui clochaient dès le départ, continue le député. Quand le gouvernement met 85% de la mise de fonds… Ce n’est pas comme ça qu’on fait du développement économique! Surtout qu’on savait déjà qu’il y avait plusieurs créanciers qui n’avaient pas été payés.»

«Dès le début, j’ai toujours dit qu’il y avait «de l’eau dans le gaz» dans ce projet-là, illustre le député. Les péquistes nous ont fait une annonce démesurée pour nous faire avaler la fermeture de Gentilly-2.»

De son côté, le maire de Bécancour a toujours continué de croire au projet… jusqu’en septembre dernier, alors que le promoteur Imad Hamad a cessé de retourner ses appels.

«J’ai commencé à me poser des questions, à partir de ce moment-là, admet Jean-Guy Dubois. J’ai fait trois essais au cours des quatre derniers mois et je n’ai pas eu de retour. Auparavant, ça se faisait dans la demi-heure suivante. C’était un homme qui était très disponible».

S’il avait toujours eu confiance dans le projet jusque-là, d’autant plus que les investisseurs qui se sont impliqués étaient très sérieux, le maire de Bécancour admet qu’il ne se berçait plus d’illusions. «C’est un projet qu’on avait oublié, reconnaît-il. On l’avait enlevé de sur notre liste».

 

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