Repousser ses limites

Le 19 août dernier, le circuit international de Ironman était de passage à Mont-Tremblant. Une première au Québec qui a rassemblé quelques 2 500 athlètes provenant de 44 pays différents. Parmi les braves, qui ont enchaîné 3,8 kilomètres de natation, 180 kilomètres de vélo et 42,2 kilomètres de course à pied, se trouvaient sept de nos athlètes de la rive sud. Il s’agit de Stéphane Roy, Éric Pépin, Yannick Béliveau, Bernard Vallée, Martin Côté, André Alie et Hugo Tremblay.

«Ça va rester gravé dans ma mémoire le reste de ma vie, a lancé le pharmacien Martin Côté. J’ai vécu quelque chose d’exceptionnel. On a reçu beaucoup d’encouragements, c’était beau à voir.»

M. Côté est de ceux qui ont vécu l’expérience pour la toute première fois. Sportif de nature, il avait déjà quelques compétitions du genre derrière la cravate… mais rien d’aussi intense! Avec un temps de 11 heures et 10 minutes, il a de quoi être fier. «Je suis vraiment content. Je voulais faire en bas de 12 heures et j’ai réussi.»

Pour faire partie de l’aventure, nos athlètes ont dû investir des efforts, certes, mais aussi beaucoup de temps. Éric Pépin s’est entraîné pendant plus d’un an pour cette compétition. Il n’est pas rare qu’il ait accumulé plus de 20 heures par semaine, et ce, entre la famille et le travail. Mais le jeu en aura valu la chandelle. En plus d’avoir terminé avec un temps moins élevé qu’espéré, il a vécu une première expérience dont il se souviendra encore longtemps. «Il y avait des gens partout, se remémore-t-il. La foule était en délire.»

C’est à l’unanimité, et sans aucune hésitation, que les sept athlètes s’entendent à dire que le moment le plus marquant de cette expérience fut quand ils ont franchi le fil d’arrivée. «Ça procure un sentiment d’accomplissement incroyable, confie Stéphane Roy. C’est un grand défi et quand tu réussis ça, tu as l’impression que tu peux tout faire dans la vie.» Lui qui a quitté sa vie de sédentaire, il y a à peine trois ans pour se remettre en forme, sait de quoi il parle. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a eu la piqûre. S’il en était à son premier Ironman, il n’en est certainement pas à son dernier.

À 55 ans, Bernard Vallée est la preuve qu’il n’y a pas d’âge pour accomplir de grandes choses. Il a terminé cinquième dans sa catégorie avec un temps de 10 heures et 38 minutes, un record personnel. Quant à eux, Yannick Béliveau et Hugo Tremblay ont complété, respectivement, leur deuxième et troisième Ironman. «C’était hallucinant l’ambiance qu’il y avait là-bas, raconte M. Béliveau. De voir la foule qui nous encourageait, ça nous donnait des ailes. On ne dirait pas que ça a duré 11 heures, j’ai l’impression que ça a duré 2-3 heures tellement il y avait du monde partout pour nous encourager.» C’est le cœur et la tête remplis de souvenirs qu’ils sont retournés chez eux avec l’idée de répéter l’expérience dans quelques années.

Pour sa part, André Alie participait à son quatrième Ironman. «On devient accro à ce genre d’événements, dit-il en riant. Quand tu franchis la ligne d’arrivée, c’est tellement d’émotions fortes que ça te donne le goût de recommencer tout de suite à t’entraîner pour en faire un autre.» Et il ne fait pas que le dire! L’enseignant se remettra au boulot sous peu en vue d’une prochaine compétition, gardant toujours en tête son but ultime : se qualifier pour le Championnat mondial de Ironman, qui a lieu chaque année dans la ville de Kona, à Hawaï.