Réaliser son rêve… à St-Zéphirin-de-Courval

Faire le grand saut et nager à contre-courant : voilà ce qu’ont choisi France Gauvin et Michel Gagnon, il y a cinq ans, en décidant de s’établir dans le petit village de St-Zéphirin-de-Courval. En effet, alors que l’exode vers les grands centres devenait un sujet des plus sensibles pour nombre de petites municipalités québécoises, ces deux Montréalais pure laine ont laissé le tourbillon enivrant de la ville pour s’installer en terre inconnue… et rurale!

Depuis, ils sont devenus de véritables ambassadeurs de la région. «On est né à Montréal et on n’avait jamais quitté la Ville. On ne détestait pas la vie urbaine, loin de là! C’est juste que nous voulions vivre, un jour, dans une maison ancestrale», racontent les deux amateurs d’antiquités, qui se disent beaucoup moins stressés depuis qu’ils vivent en région, et qui en sont même venus à avoir horreur du trafic de la ville.

La maison de leurs rêves, ils l’ont trouvée à St-Zéphirin, par un heureux hasard. Et cette maison n’est pas n’importe laquelle: il s’agit en fait du presbytère local, qui compte 21 pièces et 2500 pieds carrés de superficie… par étage! «C’est en prenant un café, au coin de la rue, que j’ai vu une annonce dans le Journal de Montréal, à l’effet que le presbytère de St-Zéphirin-de-Courval était à vendre. On est entré en communication avec l’agent immobilier, puis on a visité l’endroit. On a eu un véritable coup de foudre!», raconte Michel Gagnon, avouant au passage que lui et sa conjointe n’avaient aucune idée d’où se situait le village lorsqu’ils ont amorcé les démarches…

C’est d’abord le style de construction et le bon état du bâtiment qui ont séduit le couple. En prime, le presbytère était doté d’une longue et riche histoire, qu’ils prennent encore plaisir, aujourd’hui, à découvrir et à partager.

Le couple et ses deux enfants, alors âgés de 9 et 15 ans, ont emménagé dans la demeure en juillet 2004, après avoir cherché la perle rare durant plusieurs années. Pour eux, pas question d’en faire un gîte ou tout autre attrait touristique, malgré la grandeur et la noblesse du bâtiment. «C’est chez nous, et on veut que ça le reste.»

Toutefois, les deux propriétaires sont pleinement conscients du caractère exceptionnel de leur maison. Il arrive parfois, d’ailleurs, que leur terrain ou leur balcon soit «emprunté» par quelques passants qui ne savent pas que le presbytère est une propriété privée. La situation fait sourire le couple, qui comprend tout à fait la méprise. «On me prend souvent pour le jardinier ou le curé, sourit M. Gagnon. Les gens ne s’attendent pas à ce que ce soit privé. Heureusement, ils sont généralement très respectueux et compréhensifs.»

Depuis cinq ans, France Gauvin et Michel Gagnon investissent temps et argent pour redonner tout son lustre d’antan à leur presbytère, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. «Tranquillement, on le remet dans son état original», mentionne Mme Gauvin. «C’est beaucoup de travail, mais en même temps, c’est le projet d’une vie», renchérit M. Gagnon, visiblement heureux dans son nouvel environnement…