Quels impacts pour les fleuristes?

DOSSIER. Les fleuristes sont intimement liés au domaine funéraire, et ce, depuis très longtemps. Au Québec, c’est dans les mœurs: les familles et amis des défunts achètent souvent des fleurs en guise de signe de compassion.

Sur la Rive-Sud, les fleuristes interrogées n’ont pas analysé les statistiques qui dévoilent que le nombre de décès dépassera d’ici 20 ans le nombre de naissances. Elles sont toutefois conscientes que la population est vieillissante et que, par le fait même, une croissance des décès est logique.

«C’est certain que pour les fleuristes, les funérailles représentent une partie des ventes, mais je ne peux pas le chiffrer en pourcentage», indique d’entrée de jeu la propriétaire de Fleuriste Savard Sophie Lamoureux, à Nicolet. Toutefois, elle avoue que son entreprise ne s’est pas encore préparée à un boom de décès. «Nous ne sommes pas rendus à cette étape», avoue-t-elle.

Même son de cloche de la part de la propriétaire de Fleuriste Passion Fleurie de Bécancour, Julie Béliveau, qui précise que généralement, la famille endeuillée vient elle-même chez le fleuriste pour choisir ses arrangements floraux ou encore elle le fait via le salon. Mais elle remarque également que les gens achètent moins de fleurs et que s’ils en achètent, ils ont un moins gros budget «Plusieurs préfèrent acheter des plantes vertes afin qu’elles se conservent plus longtemps ou pour les garder en souvenir. D’autres préfèrent faire des dons à des organismes, que ce soit pour le cancer, l’Alzheimer, les AVC, etc. C’est très bien comme ça.»

Claire Lanouette, propriétaire de l’entreprise bécancouroise Fleuriste À La Claire Fontaine, abonde dans le même sens. «C’est en train de changer et on s’en rend compte. Cela dit, ça dépend beaucoup des familles, mais c’est vrai que les habitudes changent.»

Elle remarque également que des personnes demandent des arrangements qui suivront à la salle de réception, ce qui n’était pas nécessairement le cas auparavant. À son avis, l’augmentation du nombre d’incinération aurait aussi une incidence directe sur le nombre de fleurs vendues.

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